“Les Sept Saints sans visage”, un thriller fantasy atypique

Titre : Les Sept Saints sans visage
Autrice : M.K. Lobb
Date de parution : 14 mars 2024
Genre : Fantasy

M.K. Lobb confie dans son ouvrage qu’elle n’aurait jamais pensé que son premier livre publié serait « Les Sept Saints sans visage », elle confesse sans pudeur avoir écrit cette histoire en plein confinement Covid afin de « tuer le temps ». De cette page incongrue de l’Histoire est né un roman à l’univers sombre et intriguant dans lequel des meurtres horribles attisent le mécontentement populaire.

L’opulence pour les uns, les miettes pour les autres

Ombrazia est une cité divisée en deux. D’un côté, nous avons les élus, ceux qui ont été bénis par l’une des Sept divinités appelées Saints. Ces derniers possèdent des dons qui leur permettent de créer, de manipuler et de faire jaillir toutes sortes de magies. De l’autre, nous avons le peuple qui constitue la majorité démographique de la cité. Pour eux pas de privilèges, ils ne connaissent que la faim, la misère et l’injustice.

Ross a été tardivement bénie par une Sainte. Avant cela, elle faisait partie des « sans rien », de ceux qu’on prive de tout. Damian est le chef de la sécurité du Palazzo, la demeure des puissants de ce monde. Il ne possède aucun don et il ne doit sa place privilégiée qu’à l’influence de son général de père. Revenu complètement traumatisé de ses années au front, il voue sa vie au respect de l’ordre et au culte des Saints.

Ross et Damian ne se sont plus vus depuis des années. Ils ont passé une enfance et une adolescence, d’abord complices ensuite passionnelles. Certains diraient que l’on n’oublie jamais véritablement sa première flamme… Mais ceux qui le disent n’ont jamais connu les dégâts de la guerre, de l’éloignement et des deuils.

Un meurtre au Palazzo viendra tout chambouler. Un élu est mort, empoisonné sous la bonne garde de Damian. Officiellement, c’est le premier meurtre qui comporte de telles caractéristiques rituelles. Officieusement, dans les bas-fonds, deux innocents ont déjà trouvé la mort dans des circonstances similaires. Ross et Damian défendent des intérêts différents qui, cette fois-ci, convergent. Elle défend le peuple, il défend son poste. Ensemble, ils devront mener l’enquête. Ce qu’ils découvriront dépassera leur cauchemar le plus obscur. Une ombre plane sur le monde et elle a un nom que plus personne n’ose prononcer.

Memento Mori

La première chose qu’il faut souligner est que ce premier tome possède une originalité très marquée. Il y a un réel univers qui a été mis sur pied avec de nombreux protagonistes, des enjeux politiques et sociaux mais aussi des descriptions d’un système de castes et de hiérarchie sociale aboutie.

Bien que possédant un tempo propre, le style reste agréable, amenant la contextualisation du récit comme étant une part importante de l’œuvre. Une narration volontairement lente et progressive permettant de poser les bases d’une intrigue qui se révélera probablement dans le second opus.

Cette première proposition aura eu le mérite d’attiser notre curiosité. Elle a posé les premiers jalons d’une histoire en tiroirs dans laquelle la mort, en reine impartiale, touche aveuglement pauvres et riches. On souligne la proposition originale et la volonté de nous immerger dans des enjeux complexes.