Les chevaliers de la table ronde au Théâtre du Parc : le Graal est sur la scène

De et mis en scène par Thierry Debroux avec Julien Besure, Laurent Bonnet, Denis Carpentier, Cédric Cerbara, Laurence d’Amelio, Simon Delvaux, Karen De Paduwa, Sarah Dupré, Mattéo Goblet, Émilie Guillaume, Jonas Jans, Thierry Janssen, Sandrine Laroche, Nicolas Mispelaere, Othmane Moumen, Jean-François Rossion, Jérôme Vilain, Nahida Khouwayer, Simon Lombard, Mathilda Reim.

Du 9 septembre au 23 octobre à 20h15 au Théâtre Royal du Parc

Déjà un an que les sièges du Théâtre Royal du Parc n’ont plus accueilli de public et en ce mois de septembre, on peut recommencer les bonnes habitudes et découvrir la nouvelle grosse production de Thierry Debroux. Après Cyrano, Scapin, L’île au trésor, L’Odyssée, Les trois mousquetaires ou encore Les misérables, c’est un nouveau classique de la littérature mondiale qui va époustoufler le public : Les chevaliers de la table ronde.

Les adaptations des légendes arthuriennes sont tellement nombreuses qu’on est toujours curieux de découvrir la vision qu’un metteur en scène va nous offrir. Thierry Debroux pioche dans un peu toutes, ce qui lui semble le plus intéressant à traiter, et mélange moments clés de la légende (Excalibur, Merlin, les chevaliers, la quête du graal, …) et adaptations inédites (la positions des personnages féminins, la relation surprenante de Merlin et la Fée Viviane, …). Le metteur en scène met aussi l’accent sur le fondement de cette légende : la fin de l’ancien monde face à l’avènement de la religion unique : le christianisme. Mais aussi comment la religion a ramené la femme à la maison, l’a sacralisé comme image de la Saint Vierge et de la mère du Christ.

Très vite, on retrouve ce qui fait chaque année le succès de ces adaptations ambitieuses : un décor et des costumes grandioses, une grosses distribution, une utilisation ambitieuse de la vidéo, des cascades et combats par dizaines et un humour de situation et d’anachronismes. Si les ingrédients sont classiques, quelques surprises du chef sont au menu.

Pour les combats, l’arrivée sur le projet de l’Emilie Guillaume donne une vraie modernité et un réalisme accru aux chorégraphies des combats et des joutes à l’épée. La performeuse se voyant par la même occasion, confié le rôle d’une elfe combattante ayant un vrai rôle à jouer dans l’histoire. Dans l’interprétation, si tout le monde joue sa partition, on remarque évidemment la création « jacksparrowienne » d’Othamne Moumen qui fait de Merlin un personnage je m’en foutiste, espiègle et facétieux. Julien Bésure compose quant à lui un savoureux personnage de Perceval à mi-chemin entre la naïveté de celui de Kaamelott d’Alexandre Astier et la bravoure héroïque du chevalier de la légende.

Au final, malgré quelques points d’humour anachroniques et métafictionnelles qui peuvent diviser, le spectacle est au rendez-vous. Au milieu des effets visuels, des combats et de l’intensité du jeu des comédiens, on a l’impression, le temps du spectacle, d’être un enfant qui rêve au milieu de ses histoires préférées.

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine