Scénario : Pierre-Marie Terral
Dessin : Sébastien Verdier
Éditeur : Dargaud
Sortie : 22 mars 2024
Genre : Biographie, documentaire
Gardarem lo Larzac!, c’est sous ce slogan signifiant Nous garderons le Larzac! que les habitants du plateau du Larzac, dans le sud du Massif central vont débuter une lutte de dix ans contre l’armée et les autorités françaises afin de garder leurs terres. Soutenus par des milliers de personnes à travers la France, leur lutte non violente sera reprise dans les média et deviendra un combat exemplaire de civils contre les autorités nationales.
En 1971 le ministre de la défense nationale annonce la décision d’agrandissement du camp militaire situé sur le plateau du Larzac. Placé entre les départements d’Aveyron, de l’Hérault et du Gard et couvrant plus de 1000km2, il était jusqu’alors habité par des paysans et agriculteurs qui y entretiennent des productions de viande bovine, ovine et fromagère. Cet événement marque le début d’une lutte de dix ans entre les défenseurs du plateau et l’armée. Larzac, histoire d’une résistance paysanne reprend le récit de ces années de lutte, les dessins en noir et blanc de Sébastien Verdier, également auteur d’une bande dessinée sur Georges Orwell, sont entrecoupés de photo d’archives en double page. A celles-ci se mêlent parfois des affiches d’actions et des planches de dessins de célèbres dessinateurs ayant soutenus la mouvement. L’histoire est racontée par Pierre-Marie Terral, agrégé et docteur en histoire contemporaine, qui a travaillé depuis plus de dix ans sur le mouvement du Larzac en réunissant des témoignages et en effectuant un travail d’archive. Il est l’auteur de deux autres livres sur l’histoire du Larzac; Larzac : de la lutte paysanne à l’altermondialisme (Privat, 2011) et Larzac, terre de luttes. Une contestation devenue référence (Privat, 2017).
Larzac, histoire d’une résistance paysanne offre au lecteur un récit fidèle, soutenu par plusieurs personnages emblématiques de la défense du plateau. José Bové, paysan et syndicaliste, qui deviendra par la suite un homme politique, signe la préface de l’oeuvre. Le récit est fluide malgré la longue période qu’il couvre. Les actes de résistance paysanne ne peuvent s’empêcher de faire écho à la situation actuelle des agriculteurs. Tout comme durant ces mois de février et mars 2024, les agriculteurs larzaciens montent jusqu’à Paris en tracteur pour faire entendre leurs droits. L’oeuvre témoigne du mouvement de soutien dont font preuve les agriculteurs, tout au long du combat. Suite à un appel lancé pour investir le plateau, des milliers de personnes venus de toute la France rejoignent les habitants du Larzac en août 1973. Des maoïstes, des anarchistes, des antimilitaristes écologistes et des militants régionalistes, parfois issus de des mouvements de mai 68 manifestent et travaillent ensemble au développement et à l’amélioration du plateau. Toujours de manière non violente, les agriculteurs et leurs soutiens luttent durant des années contre les autorités et l’armée.
