Il faut sauver le soldat Nova !

Cela fait 27 ans que le cinéma Nova existe. D’ici le 31 mars, peut-être que la phrase précédente se conjuguera au passé.

Premièrement, c’est quoi le Nova ? C’est un cinéma unique. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, on ne peut pas le nier, ce que propose le Nova ne se retrouve nulle part ailleurs à Bruxelles, qui, pourtant, n’est pas avare de cinémas indépendants. Une identité queer, un cinéma underground et engagé, un tiers lieu qui dénote.

Ensuite, c’est quoi le problème ? Le problème c’est que le bail du Nova arrive à échéance. Et cette fin de bail va de pair avec celle du loyer plus qu’avantageux dont il bénéficiait. En gros, si le Nova veut continuer à louer les murs qui sont les siens depuis le début de l’aventure, il devra sortir 6,5 fois plus d’argent. Soit une augmentation de 550 %. Vous vous rappelez quand l’indexation des loyers post-covid de 10 % vous avait mis dans le rouge ? Imaginez ce que ça donne quand c’est 55 fois plus fort.

Du coup, c’est quoi la solution ? Puisqu’il est impossible de louer, du moins, tout en gardant la même offre et le même programme, alors le Nova veut acheter ses murs. La Supernova coop, c’est l’entité qui compte bien offrir au cinéma Nova 68 ans de répit (plus que d’un achat, il faudrait effectivement parler d’emphytéose, ce qui dans les faits, ne change rien à notre affaire). 68 ans pour lesquels le cinéma ne subirait ni les affres d’un marché de l’immobilier galopant, ni les dangers que peut représenter l’arrivée d’un nouveau propriétaire. Et concrètement, cette Supernova coop, c’est vous !

Comment ça, c’est moi qui achète ? On se rassure, pas vous tout seul mais l’ensemble de la coopérative, l’ensemble de celles et ceux qui auront acheté une part, une petite ou une grande. Dans les faits, la campagne a commencé il y a onze semaines. Dans les faits, 1 360 personnes physiques et 53 personnes morales font déjà partie de la coopérative. Pour être la 1361e, rien de vraiment sorcier :

  • Aller sur le site supernova.coop
  • Choisir si on prend une part à 50 ou une part à 1 000 euros
  • Choisir si on veut prendre une seule ou plusieurs parts

Pourquoi c’est important ? Comme dit précédemment, le Nova, c’est un lieu unique, ce qu’il propose ne se retrouve ailleurs. Donc, s’il disparait, c’est tout un pan de l’activité culturelle bruxelloise qui s’éteint avec lui. Encore une fois, que l’on aime ou que l’on n’aime pas, il en va de la vitalité culturelle et artistique de la ville. Laisser tomber le cinéma underground aujourd’hui, c’est prendre le risque, d’une part, de ne jamais le voir renaître de manière aussi pérenne demain et, d’autre part, d’instiller une perte de confiance des cinémas, les pousser à ne diffuser qu’une programmation standardisée sous peine de subir le même sort.

Il n’est pas question ici de sauver un pauvre petit cinéma fantomatique à la dérive. Ce que propose le Nova continue d’être créé et ces projets trouvent leur public Rue d’Arenberg. Ce que propose le Nova existera toujours, mais ne sera pas forcément accessible au plus grand nombre. Si vous tenez à ce que Bruxelles reste Bruxelles, une capitale culturelle européenne cosmopolite aux identités multiples, car c’est ce qu’elle est, alors, devenez coopérateur, devenez coopératrice.