« Guerre, occupation, libération » : La Belgique pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)

Exposition "Guerre, Occupation, Libération", War Heritage Institute — Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire.

Dans le cadre de Belgium remembers 44-45, le programme de commémoration de la Libération de la Belgique par les Alliés à la fin de la Seconde guerre mondiale, le War Heritage Institute inaugure une nouvelle exposition au Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire à Bruxelles.

Avec près de 2 000 objets mais aussi avec l’intégration de nombreux souvenirs et témoignages individuels, l’exposition Guerre, occupation, libération (1940-1945) a l’ambition d’offrir une grande rétrospective nationale sur la Seconde guerre mondiale telle qu’elle a été vécue en Belgique.

Contrairement aux salles « historiques » du Musée qui auraient besoin d’un bon lifting, la scénographie de ce nouvel espace de collection permanent est moderne et bien pensée. Pas de surcharge visuelle, mais des objets mis en valeur individuellement et rattachés à un récit qui permet à chaque fois de comprendre un aspect différent de la guerre. Si le parcours est globalement chronologique, chaque salle se compose de multiples coins thématiques, et les questions délicates comme le rôle du roi Léopold III et la collaboration de la population civile, qu’elle soit « active » ou « passive », ne sont pas éludées.

Les débats historiographiques les plus récents ont été intégrés dans l’approche muséale. L’exposition souligne par exemple l’exploitation du Congo belge par les forces alliées, tant au niveau des ressources naturelles que de sa population. Ce territoire colonisé devient ainsi « un immense camp de travaux forcés au service de l’industrie de guerre » et ses ressources sont notamment utilisées pour financer le gouvernement de Londres qui poursuit la lutte militaire contre les Nazis après la capitulation de la Belgique.

L’extermination des Juifs, la persécution de minorités en tout genre, les violences sexuelles envers les femmes, les privations et la malnutrition…. La brutalité et l’horreur de la guerre s’étendent bien-au-delà du champ de bataille et l’exposition souligne l’impact sans précédent sur les populations civiles, parmi lesquelles on compte d’ailleurs le plus grand nombre de victimes.

La partie consacrée à la Libération montre enfin la complexité de cette période où l’espoir renaît pour les Alliés et les résistants, mais où la guerre n’est pas pour autant terminée. Parmi les objets exposés témoignant de cet épisode crucial, on découvre par exemple avec émotion une robe de petite fille cousue à la main avec des tissus aux couleurs des pays alliés.

Guerre, occupation, libération est donc une exposition essentielle pour comprendre l’impact de la Seconde guerre mondiale sur la Belgique d’alors et d’aujourd’hui. Pour approfondir le sujet, d’autres villes belges associées à l’année commémorative (qui se poursuit jusqu’au 8 mai 2020) proposeront bientôt des expositions et activités complémentaires. Deux expositions sur la Libération seront ainsi inaugurées à Mons et à Anvers en août et en septembre respectivement, accompagnées de l’organisation de « bals de la libération » et de spectacles son et lumière. Le programme complet est disponible sur le site Belgium remembers 44-45.

À noter : L’entrée à l’exposition Guerre, occupation, libération sera gratuite pour tous ce dimanche 12 mai.

Infos pratiques

  • Où ? War Heritage Institute, site du Musée royal de l’Armée et de l’Histoire militaire, Parc du Cinquantenaire 3, 1000 Bruxelles.
  • Quand ? Du mardi au dimanche de 9h à 17h, à partir du 9 mai 2019.
  • Combien ? 10 EUR au tarif plein. Plusieurs tarifs réduits disponibles.
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