« En avant », le tour de force de la simplicité

En avant
de Dan Scanlon
Animation, Fantastique
Disponible en achat digital sur Apple TV et Google Play

Autrefois, le monde était rempli de magie… Mais Ian, jeune elfe adolescent, ne peut s’en souvenir car ce monde n’existe plus. Aujourd’hui, la technologie et le progrès ont relégué la magie aux vieux livres d’histoire, et aux quelques énergumènes comme son grand frère Barley, adepte de jeux de rôle et d’heroic fantasy. La découverte d’un sceptre, légué aux deux frères par leur père défunt, va tout changer. Comment Ian et Barley réagiront-ils, lorsqu’ils comprendront que la magie pourrait leur permettre de ramener leur père à la vie ?

Pilier de l’anim’ américaine depuis la fin des années 1990, les sorties Pixar font maintenant partie des grands rendez-vous annuels de l’animation, pour le meilleur et parfois pour le pire. Avec En avant ou Onward, long-métrage réalisé par Dan Scalon, le studio réussit – avec un film très simple – le tour de force de nous surprendre une nouvelle fois, sans s’écarter des thématiques qui lui sont chères.

Aborder le deuil n’est en effet pas neuf pour l’équipe, mais la relation entre Ian (incarné par Tom Holland) et Barley (un Chris Pratt remarquable) ajoute une dimension supplémentaire à ce récit. Ian, contrairement à Barley, n’a jamais connu son père et sa volonté de retrouver celui-ci tient plus de la découverte que du regret de la perte d’un être cher, comme c’est le cas pour Barley.

Et c’est là que le film nous emporte. Les deux personnages se répondent, se complètent et créent un duo où l’on s’attendrit tour à tour pour chacun des protagonistes. Petit à petit, l’on comprend que c’est à travers l’un l’autre qu’ils arriveront au but et que – comme souvent chez Pixar -, c’est par ce voyage qu’ils découvriront ce qu’ils pensaient trouver au bout du chemin.

Calibré au millimètre, le scénario ne dérive que très rarement de son duo et nous évite les quelques péripéties de remplissage qui gangrènent parfois ce type de film chez Disney, ou même chez Pixar. Une seule chose compte pour Ian et Barley : accomplir leur quête pour retrouver leur père. Et ce faisant, se trouver eux-mêmes.

Cette quête intérieure trouve son pendant narratif dans le récit du film, qui ne cache aucunement ses inspirations fantasy. Ian et Barley, se voyant dotés du sceptre magique de leur père, partent à la recherche d’une gemme censée leur donner le pouvoir de retrouver ce dernier. Un parcours du combattant qui rythmera l’intrigue et nous emmènera de manière très agréable au travers d’un monde fantasy revisité à la sauce Pixar. L’oeil avisé du connaisseur reconnaîtra d’ailleurs les nombreux hommages du réalisateur aux classiques du genre, en passant par Le Seigneur des anneaux, Donjons et dragons et bien d’autres. La musique du film se découvre aussi sous ce prisme, tout en étant une création originale qui n’a pas à pâlir face aux productions récentes du studio.

Ce mélange subtil, servi par une animation de haut vol, font de l’ensemble du film un très bon moment visuel, qui se transforme en véritable claque dans la dernière demi-heure de l’aventure. Et comme à chaque fois ou presque, Pixar réussit à nous attendrir et à nous prendre aux tripes.

En avant, sans atteindre le statut de chef d’oeuvre, fait du bien. Et le film nous donne la preuve qu’il reste encore aujourd’hui un peu de cette magie et de capacité à s’émerveiller en chacun de nous.