Bug Tome 2: plongée dans un monde déconnecté

Scénario : Enki Bilal
Dessin : Enki Bilal
Edition : Casterman
Sortie : 17 avril 2019
Genre : Anticipation, SF

Et si votre disque dur se voyait vider de ses documents ? Votre Smartphone s’éteignait soudainement ? Et si toutes vos données disparaissaient ? Et si les plus gros serveurs cessaient de fonctionner ? Et si toutes les informations numériques de notre planète bleue s’évaporaient ? Imaginez un monde où chaque donnée stockée ne serait plus accessible pour personne à part un seul homme, devenu le seul détenteur d’une base informatique et numérique immense, à haut potentiel destructeur. C’est l’univers imaginé par Enki Bilal dans Bug.

Dans le premier opus, Obb et son équipe sont attaqués par une substance bleue, s’infiltrant dans le vaisseau et venant les percuter au cou. Tous se trouvent plongés dans le sommeil excepté Obb, étrangement immunisé. Il devient en même temps le dépositaire de toutes les données mondiales, tant publiques que privées, importantes et anodines.

Le deuxième opus commence par ces mots ; « Obb Paris t’attendts » écrit en grand sur un calicot suspendu à l’armature en fer de la Tour Eiffel. Et en effet, le monde entier l’attend et le poursuit, chacun ayant été impacté par ce bug, que ce soit le citoyen lambda modifié jusque dans sa chair par implants et autres puces améliorant performances sexuelles, vision et comportements néfastes ou la géopolitique qui se trouvera modifiée voir bouleversée selon qui aura Obb dans son camp et bien d’autres encore. Mais Obb est introuvable pour le monde qui l’implore de revenir, parti à la recherche de sa fille, se tracassant peu de l’avenir numérique de l’humanité.

Un parallèle peut être fait avec la crise écologique actuelle, l’humanité ayant misé presque exclusivement sur les énergies fossiles et nucléaires, et force est de constater que nous perdons la main, ayant placé nos ressources dans le même panier, sans penser à une alternative. Mais ce n’est pas le seul parallèle à faire, Bug est un livre à circuits et à connexions, implicites ou explicites et c’est un plaisir de se laisser aller à explorer le tout.

En quelques mots, c’est une fable qui pose la question de la résilience, de la manière dont l’être humain peut retrouver son autonomie quand tout un système défaille et qui propose un champ de réflexions jouissif.