Nos meilleures vies, instantané de jeunesse

Dessin & scénario : Kii Kana
Edition : Casterman
Sortie : 17 mars 2021
Genre : Manga, romance

Après trois titres étiquetés boys love, Kii Kanna nous revient avec Nos meilleures vies, une comédie douce-amère sur la jeunesse japonaise de 2020. D’une très grande justesse, ce récit choral nous fait découvrir une jeunesse pleine de rêves, qui, faute de pouvoir ou vouloir encore profiter du modèle social qui a protégé la génération de leurs parents, navigue entre espoir et désillusions.

Ils sont six, à l’aube de la vingtaine, à Tokyo, aujourd’hui. Gentiment paumés comme on peut l’être une fois passé du côté des adultes, ils se croisent, se télescopent, s’aiment, ne se comprennent pas. Ils font un bout de chemin ensemble, en se débattant avec les questions de leur âge : ai-je le droit d’avoir des rêves, et surtout, méritent-ils que je me batte pour eux ? (Mais aussi : les rêves paient-ils le loyer ?)

Un récit plein d’énergie

Récit qui saisit l’air du temps avec une sincérité et une acuité désarmante, Nos meilleures vies sort de l’ordinaire grâce au talent de son autrice qui insuffle de la beauté et de l’énergie dans ses personnages grâce à un trait doux et rond, un bon sens du rythme et un humour toujours présent.

Sur le fond, sans mener de grands débats philosophiques sur les nouvelles tendances à l’œuvre dans la jeune génération japonaise et les différences avec celle de leurs parents, l’autrice, qui a l’âge de ses personnages, saisit néanmoins avec brio l’essentiel des peurs et des joies de la jeunesse japonaise de 2020. A travers 6 tranches de vie, 6 instantanés, Kii Kanna évoque les questions essentielles de l’existence, les doutes quant aux choix que l’on a fait, les bonheurs simples, les rêves d’adolescence, et ce, à une époque de la vie où tout semble encore possible.

Lucide mais optimiste, Nos meilleures vies  est un récit plein d’énergie qui fera passer un agréable moment aux lecteurs, et principalement à ceux qui sont friands de culture pop japonaise.