Budapest, éloge de la vulgarité « bling-bling »

Budapest

de Xavier Gens

Comédie

Avec Manu Payet, Jonathan Cohen, Monsieur Poulpe, Alix Poisson, Alice Belaïdi

Sorti le 11 juillet 2018

Parce qu’ils se sont faits « tèj » par une physionomiste trop zélée à l’entrée de chez Castel, deux cadres dynamiques sur le retour (les insupportables Jonathan Cohen et Manu Payet) ont l’idée « géniale » de développer un concept d’enterrement de vie de garçon no limit à Budapest, pour laisser libre cours à leurs velléités décadentes. Une fois la boîte sur pied et les premiers clients harangués, les deux jeunes loups aux dents longues se voient vite dépassés par leurs excès et leur succès, au point de mettre en péril leur petite vie bien rangée de parisiens bobos.

Autant le dire tout de suite, Budapest – réalisé par le presse-bouton bifffesque Xavier Gens mais co-scénarisé par Manu Payet, qui s’y est donc réservé un rôle de choix – est l’un des films les plus vulgaires et laids vus de longue date, sorte de Very Bad Trip français sous coke et LSD, mais mettant en exergue les innombrables qualités de ses personnages têtes-à-claques, lâches et infidèles.

En plus d’être une espèce de véhicule tout-terrain de la vulgarité « bling-bling » dans toute sa splendeur, Budapest s’offre en outre le luxe de se « racheter » en deuxième heure, y allant de son petit prêchi-prêcha hypocrite sur la responsabilité qu’implique l’âge adulte, les méfaits de la crise de la quarantaine et autres fadaises.

Rien ne nous aura été épargné dans cet inimaginable nanar d’une agressivité audiovisuelle sans pareil : du cul, de la drogue et des jeux, sans limites donc, mais avec tout de même un peu de morale à la surface, histoire de ne pas trop faire grincer des dents. S’il fallait définir le cynisme ambiant, tel que nous le connaissons aujourd’hui, en une seule « œuvre », Budapest serait celle-là. D’une certaine manière, c’est une photographie parfaite de ce que représente le mauvais goût à un instant T.