Bruxelles, l’histoire de la ville en trois bandes dessinées

Extrait d’une bulle du tome 2 de la BD « Bruxelles »

Couvertures des 3 tomes de la bande dessinée « Bruxelles » sur l’histoire de la ville (éditions Petit à Petit, 2017-2019)

Scénario : Hugues Payen
Dessin : Multiples dessinateurs
Éditeur : Petit à Petit
Sortie : 2017-2019
Genre : Histoire

Après la sortie du tome 3 en septembre 2019, la trilogie de bandes dessinées sur l’histoire de Bruxelles parue aux éditions Petit à Petit est désormais disponible en version complète. Si l’approche n’est pas très originale, la structure mêlant de courts récits-BD à des explications historiques enrichie de photos d’archives rend la série très didactique.

Un docu-fiction en BD

Constituée de trois tomes, la série de BD Bruxelles couvre l’ensemble de l’histoire de la ville de l’Antiquité au XXe siècle. Le premier tome « Des Celtes aux Ducs de Bourgogne », raconte l’émergence de la ville et de ses fortifications au Moyen-Âge. Le deuxième tome, « De Charles Quint à la Révolution brabançonne », évoque quant à lui le Bruxelles de la Renaissance, avec un accent particulier sur les guerres de religion et de succession, sources de destruction pour la ville. Le troisième tome, enfin, « De Waterloo à l’Europe », est consacré aux XIXe et XXe siècles.

Entre documentaire et fiction, la série alterne des mini-récits illustrés en mode BD et des textes explicatifs rédigés par Arnaud de la Croix. Chaque tome, d’une quarantaine de pages, contient une dizaine de chapitres. Au sein de chaque chapitre, la partie bande dessinée est illustrée par un dessinateur différent, ce qui permet d’éviter toute monotonie. Le scénario de ces mini-fictions est par contre inégal et semble parfois servir de prétexte aux explications historiques. Celles-ci sont à la fois très denses et très didactiques. Elles donnent leur cohérence à la série et contiennent des photos d’archives qui aident le lecteur à voyager entre passé et présent.

Ainsi, on prend plaisir à reconnaître, dans les illustrations, plusieurs bâtiments emblématiques de Bruxelles (par exemple le Palais des académies construit par Guillaume Ier suite à la défaite française à Waterloo, le Théâtre de la monnaie, lieu emblématique de la Révolution belge de 1830, etc.).

Une histoire anecdotique

Malgré une valeur informative indéniable et une belle mise en page, on regrette que l’approche de l’histoire bruxelloise reste très classique, voire anecdotique. Les chapitres font en effet de grands sauts dans le temps pour se concentrer sur un « best of » des évènements les plus célèbres. Dans le troisième tome en particulier, on n’échappe pas au coup de fusil de Verlaine sur Rimbaud, à l’Incendie de l’Innovation en 1967… Des épisodes certes importants dans notre mémoire collective mais pas forcément révélateurs de grandes tendances et de la façon dont la ville a changé au fil du temps.

Le découpage chronologique est par ailleurs parfois un peu arbitraire. Entre le deuxième et le troisième tome, on passe assez abruptement de la Révolution brabançonne à la défaite de Napoléon à Waterloo. La Révolution française est ainsi largement « zappée », malgré l’influence considérable de cette période sur la Belgique d’aujourd’hui.

C’est dommage, mais il faut admettre que ce genre d’exercices est nécessairement périlleux et que de nombreux lecteurs auraient été déçus de ne pas trouver certains incontournables dans la série. Au final, la trilogie Bruxelles reste un bel ouvrage collectif qui offre un moment de détente intelligente aux amoureux de la capitale belge et de son histoire.

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