Brosella 2015 : Compte rendu du samedi consacré au Folk

En plein cœur de Bruxelles, à une encablure de l’Atomium, se trouve le Théâtre de Verdure qui accueille le festival Brosella le temps d’un week-end centré sur le Folk (le samedi) et le Jazz.(le dimanche).

La journée folk débute avec le groupe Lolomis qui se compose de 4 amis strasbourgeois : une chanteuse, un batteur, un harpiste et un flutiste (mention spéciale pour lui qui joue avec deux flûtes en même temps) qui nous offre un répertoire de vieilles chansons traditionnelles des Balkans. Le concert commence pas une musique funéraire grecque… Le ton est donné ! Chansons parlant de sorcières, morceau roumain en exclusivité, ragga muffin hongrois et musique balkanique à gogo. Le public arrivait tout doucement sur le Theater Stage, ce qui fait que l’ambiance était un peu molle au début. Ce n’est effectivement pas facile d’ouvrir un festival mais peu à peu la tension monte et on se laisse emporter par l’intensité de l’interprétation. Certains sons émis par la chanteuse sont stridents et percent les tympans mais ce fut une belle performance vocale.

Le deuxième concert mais en vedette April Verch une violoniste qui chante et fait des claquettes en même temps. Elle est accompagnée de deux musiciens l’un qui joue de la contrebasse et du banjo et l’autre de la guitare et de la mandoline. Leur musique est magnifique et nous emmènent dans les confins irlandais. Ils sont originaires de plusieurs pays Canada, Grande-Bretagne et Amérique et ces influences se retrouvent dans leur musique. Ils ne restaient que deux jours en Belgique avant de s’envoler vers l’Angleterre et le Canada. Ils sont venus chez nous mais ne l’auraient pas fait pour un autre festival. Les Belges sont décidément bien vus au niveau musical. Très coopératif, bon public et décalé… Tout ce que les artistes adorent. April nous enchante avec sa performance : jouer du violon en faisant des claquettes n’est en effet pas donné à tout le monde. Ils nous font voyager à travers leur répertoire pourvu de mélodies douces ou entraînantes. Le Palm Hop Select Stage est une scène plus petite ce qui permet des concerts plus intime. Il y a une très belle complicité entre ces 3 musiciens qui composent chacun des titres selon leur mouvance artistique et le résultat remporte tous les suffrages.

Quelques minutes plus tard, le 3e concert commence à nouveau sur le Theater Stage et nous entraîne dans un style très particulier. Zefiro Torna et Frank Vaganée Trio nous offre une musique hybride qui s’inspire de la musique du XIVe siècle, de la Renaissance avec des chansons polyphonique auxquelles ils ont donné une touche avant-gardiste en y rajoutant un saxophone et de la batterie. Tout cela donne une musique très spéciale assez étrange, voire mystique. Ils jouent d’instruments très bizarres que l’on avait jamais eu l’occasion d’apercevoir auparavant notamment un genre de croisement entre une mandoline et une cithare avec un très long manche. Le chant est bien maîtrisé on compte même une chanson en néerlandais. En bref, un concert spécial mais intéressant.

Ensuite, retour au Palm Hop Select Stage avec Quentin Dujardin et Lalma. Le premier est un « orfèvre » de la guitare et le second un groupe de 4 chanteuses galiciennes. Ceux-ci sont entourés d’un contrebassiste, un accordéoniste, un joueur d’harmonica et d’un percussionniste. Les chanteuses sont habillées de vêtements aux couleurs vives très chouettes parce qu’on les voit de loin, c’était juste un peu dommage qu’elles soient restées assises. Mais la musique nous a fait voyager dans un univers folk pur et dur. La petite scène a une programmation finalement plus folk que la grande. Le seul petit souci c’est qu’à cette heure-là, le festival était bien rempli et il devenait difficile de voir quelque chose le site n’étant pas calculé pour que tout le monde puisse voir la scène.

Le cinquième concert met en scène un groupe serbe qui a une bonne présence sur scène. On y découvre des claviers, une chanteuse qui ne fait finalement que les chœurs, un chanteur qui fout l’ambiance, une trompette, une guitare électrique, une basse et une batterie. C’est un concert beaucoup plus festif mais qui n’a plus vraiment quelque chose à voir avec du folk. La musique se rapprochait plus du rock ou de la pop balkanique. La définition de la musique folk est qu’elle met en scène des musiques traditionnelles et on en est loin avec ce groupe : il met le feu mais on se demande un peu ce qu’ils font là et la plupart des festivaliers n’ont pas vraiment apprécié ce concert.

L’avant-dernier concert, sur le Palm Hop Select Stage reçoit Martha Tilston une chanteuse anglaise, fille du légendaire auteur-compositeur Steve Tilston et la belle-fille de la non moins fameuse chanteuse de folk irlandaise Maggie Boyle, qui compte déjà pas moins de 10 albums folk à son actif. Elle a une voix magnifique mélodieuse et profonde. Elle joue de la guitare ou du piano tout en chantant accompagnée par un contrebassiste et un violoniste. Elle nous entraîne dans le véritable univers du folk. C’est doux, entraînant et vraiment superbe à voir et à entendre.

La journée se termine avec le concert d’Afenginn un groupe venant du Danemark. Leur nom signifie force et intoxication en vieux norrois ce qui leur correspond bien. Leur musique allie mélancolie scandinave à la vitesse de la musique balkanique. Un bon concert pour clôturer cette première journée.

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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