BIFFF 2016 : moins de gore en CINE 1 ne veut pas dire moins de qualité

the call up affiche

Maintenant, c’est sûr, les jeux vidéos tuent (Loïc Smars)

The Call Up commence comme un fantasme de gamers : pouvoir jouer un FPS grâce à une réalité virtuelle des plus réalistes. Le jeu vidéo ultime : être immergé dans les décors et êtres le héros central de l’intrigue. Le hic, c’est que cela devient embarassant quand on a l’impression de planter réellement son couteau dans le bide de l’image virtuelle, quand on torture un prisonnier ou quand l’on se rend compte que si on est touché, on risque de crever réellement.

Le spectateur pénètre dans ce long métrage grâce à un générique époustouflant inspiré des interfaces du jeu en ligne. Si tout n’est pas au point et qu’on regrette le manque de renouvellement des niveaux ou du nombre de méchants, on doit avouer qu’on entre facilement dans la peau du pauvre gamer perdu dans un jeu qui le dépasse, ses doutes ou sa découverte du réalisme d’une arme (on ne laisse pas appuyer le bouton de gauche de la souris, on tire plutôt au coup par coup pour économiser ses munitions).

Au final, The Call Up ne brille pas forcément et le spectateur voguera entre satisfaction ou déception, suivant qu’il soit plutôt gamer ou cinéphile.

Yoga-Hosers

Yoga hosers, de Kevin Smith (Guillaume Limatola)

Présenté comme le second volet d’une trilogie horrifique prenant place au Canada, le nouveau film de Kevin Smith reprend donc des éléments de son précédent long-métrage, à savoir Tusk. Que les fans de ce dernier se le disent tout de suite, hormis certains membres du casting ainsi que quelques références et personnages secondaires, Yoga hosers n’entretient finalement que peu de liens avec son prédécesseur, le réalisateur choisissant une approche pour le moins… surprenante. Exit donc la noirceur et les atours de torture porn déviant, pour faire place à un spectacle plus inoffensif, moins ironique, mais aussi beaucoup plus pétillant, qui s’attarde sur les aventures de deux jeunes employées de magasin et adeptes de yoga (ultra sexys, m’a soufflé le spectateur à ma droite avant de se faire embarquer par la brigade des mœurs).

À la manière du Lucky Mckee d’All cheerleaders die, Kevin Smith fait prendre à son film de nombreuses directions, en n’ayant aucune prétention, si ce n’est celle de divertir. Si l’on peut regretter un manque de fond flagrant (surtout si l’on compare aux dernières productions du cinéaste), rien ne nous empêche cependant de prendre plaisir à la vision d’un film assez original, amusant et rythmé, qui a de plus le mérite de présenter des adversaires sans doute très rarement vus au cinéma (à mon avis je ne m’avance pas trop sur ce coup-là). Nous n’en dirons pas plus pour ne pas gâcher la surprise, mais attendez-vous à du solide, du genre qui provoque au sein du spectateur des émotions intenses, comme si Haneke avait croisé la route de… Non, rien.

Seoul-Station

Seoul Station : Chihiro of the Dead (Olivier Eggermont)

Oh non ! Encore un film de zombie ! Dans Seoul Station, une épidémie de « zombiite » aiguë se déclenche chez les SDF de Seoul qui se sont décidés à manger tout le monde. Putain de prolétariat. Sauf que là, petit détail qui a son importance, il ne s’agit pas d’un film en action directe mais d’un manga ! Ce qui fait évidemment l’originalité et l’intérêt de cette réalisation de Yeon Sang-ho (The King of Pigs, The Fake). On peut quand même regretter l’animation parfois un peu défaillante de cette production. En effet, la fluidité laisse parfois à désirer ce qui gêne l’oeil. Mais dans l’ensemble, ce manga coréen réussit à convaincre un public du BIFFF qui n’est pourtant pas habitué des dessins animés sur Nickelodeon le samedi matin. Mention spéciale aux membres du jury international qui a encore poussé la chansonnette avant le film après avoir déjà accompli leur devoir à 20h30. The Voice of the BIFFF.

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine

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