BIFFF 2014 : deux perles + deux navets : une journée au BIFFF

Let Us Prey de Brian O’Malley

let us prey 2

Un homme en renverse un autre dans la nuit noire d’une petite bourgade irlandaise. Par chance, une policière fraichement débarquée va arrêter le conducteur. Mais pendant ce temps-là, le piéton a disparu… pour réapparaitre quelques heures plus tard au poste de police où il sera emprisonné (et oui, en Irlande, la victime est visiblement enfermée avec son bourreau). Mais voilà, des choses étranges vont se passer et semblent avoir un seul point commun : ce mystérieux individu.

Dans la catégorie «déjà-vu», Let Us Prey est un must. De fait, le premier long métrage de Brian O’Malley nous renvoie à nos classiques du fantastique et de l’horreur en mixant un nombre incalculable de films, bons ou mauvais. Mais l’un d’entre eux, et loin d’être le meilleur, nous est revenu à l’esprit de manière lancinante, il s’agit du film The Traveler avec le très médiocre Val Kilmer. Dans ce dernier, sorti en 2010, un étranger arrive également dans un commissariat, fout aussi le bordel dedans et ce, depuis sa cellule. Même les sifflotements sont identiques.

Pourtant, Let Us Prey est bien plus riche contextuellement parlant. Même si l’histoire souffre encore de quelques errances scénaristiques et joue trop dans la surenchère, le film est agréable à suivre et est surtout bien réalisé. Une prouesse qui, au Bifff, n’est pas négligeable.

Belle image, bons acteurs, histoire correcte et sang qui coule, que demander de mieux au Bifff ?

Ugly d’Anurag Kashyap

ugly

Sorti satisfait de Let us Prey, on ne se rend pas encore compte que c’est une journée riche en surprises cinématographiques ! Pour le séance de 16h, nous poursuivons notre découverte du cinéma indien, hors des standards habituels qui mettait la part belle aux danses et aux chansons. Même si comme souvent pendant la semaine, je tente de me laisser surprendre en en sachant le moins possible sur ce que je vais voir. Mon voisin, m’indique que se serait une sorte de Taken à l’indienne. Il y aura, comme on va le voir, un peu de ça, mais le sujet du film est beaucoup plus intelligent.

La petite Kali vit au milieu d’une famille pas très en forme : la mère veut se suicider, son beau-père, chef de la police du coin est assez instable et son père est un acteur raté. Pourtant, c’est quand même le jour du paternel et il prend sa fille avec à une audition. Kali qui s’ennuie préfère rester dans la voiture. Papa part cinq minutes mais quand il revient, plus personne ! La fillette a disparue ! Tout ce petit monde va se mettre en branle pour rechercher la pauvre Kali.

Ayant Taken en tête, on s’attend à ce que l’action démarre au quart de tour. Malgré quelques promesses, le début ne décolle pas vraiment. On assiste même une sublime scène surréaliste entre le père, son pote et la police. En fait, ce n’est pas un film d’action mais un film sur l’égoïsme des différents protagonistes. Car finalement, tout le monde cherche Kali mais cherche aussi à profiter de la situation. Que se soit pour régler des conflits personnels ou tenter de gagner sa part dans les multiples demandes de rançons.

Après Go Goa Done, sympathique péloche de zombies et Monsoon Shootout, au concept très original, le troisième film du focus indien est encore une fois une très bonne surprise et se hisse même dans les premières places des réussites de la programmation 2014. Le jeu des acteurs ou le scénario et son twist final, tout est très intelligent. Malgré une peur de censure dans son propre pays, le film d’Anurag Kashyap mérite vraiment que l’on s’y intéresse !

Chimères d’Olivier Beguin

chimeres

Je m’étais fait la promesse de ne plus regarder les films amateur (surtout après Lord of Tears ou The Last Incubus), d’autant plus que le début de la journée a été un sans faute. Mais voilà, je suis faible : voir toutes l’équipe sur scène et savoir que les principales images sont tournées à Bruxelles, aiguise ma curiosité et l’empathie pour ce qui est finalement un premier long-métrage de jeunes qui en veulent.

Dès les premières images, nous voyons que tout va être fort amateur à cause d’une image qui n’est pas vraiment digne du grand écran. On se dit, qu’économiser le voyage en Roumanie aurait pu permettre d’investir plus dans la photo. Le jeu des acteurs n’est pas non plus au top et on retiendra surtout la sublime plastique de Jasna Kohoutova. (et vraiment pas le casting des «loubards» des quartiers chauds de Bruxelles)

Mais voilà, il y a un je ne sais quoi qui nous pousse à voir plus loin. Déjà l’histoire, quoique classique est déjà vue est traitée intelligemment. Mais le point fort est bien sûr le maquillage qui est digne des plus grands.

La Suisse nous avait habitué à beaucoup mieux ces dernières années. Mais malgré un grand nombre d’erreurs, Chimères peut être une bonne promesse pour l’avenir à défaut d’être intéressant pour le grand public car par-ci, par-là, se glisse quelques bonnes trouvailles et un sens cinématographique d’Olivier Beguin qui n’aurait finalement peut-être besoin que d’un peu plus de moyens.

April Apocalypse de Jarret Tarnol

april apocalypse

Après une excellente journée, on était impatient de se mater un midnight movie drôle et fun, surtout que le site web du BIFFF nous vantait « une trinité du genre : sexe, gore et fun », le tout avec des moyens américains.

C’est l’histoire d’Arthur, qui se nomme lui-même le Roi Arthur mais qui en fait un loser puceau, fou amoureux de son amie d’enfance, April, qui elle préfère le capitaine de l’équipe de foot. Et au moment où la chance se présente, elle déménage à plusieurs centaines de kilomètres de là. Déprimé, Artie s’enfonce dans son mal-être et ne fait plus rien. Après avoir reçu des pilules magiques de son psy, il décide de tout plaquer et de partir vivre sa vie et pourquoi pas retrouver April, qui bien sûr l’a attendu … du moins il y croit. Pas de chances, après une panne, il est attaqué sur le bord de la route, rentre chez lui pour retrouver ses parents. Évidemment tout le monde est parti et s’en suit un road movie avec plusieurs personnes rencontrées en chemin, dans le but bien sûr de retrouver April qui l’attend sagement dans sa chambre (pourtant pas très protégée).

Oui on peut le dire, vu que la première scène, c’est Artie et April qui fuient poursuivis par des zombies. Ou comment rater le suspense du film. Tourné dans un style proche de Zombieland, il faut avouer qu’April Apocalypse est un niveau au-dessus de la déferlante gerbante des films de zombies amateurs qui pullulent sur le net. Ce n’est pas pour autant un bon film !

On attend en permanence que l’action démarre, que le fun nous emporte dans l’histoire mais rien n’est jamais vraiment montré, des scènes bavardes et sans fin entrecoupent l’action et finit par assoupir le spectateur. Et puis, au vu de la citation de l’introduction, on ne trouvera jamais le sexe de cette fameuse trinité. Finalement April Apocalypse pourrait être un très bon film de zombies à mettre à 14h, histoire de permettre à nos enfants de découvrir les célèbres monstres sans pour autant avoir trop peur.

Samedi, dernier marathon et mort de Phidippidès
(le premier marathonien de l’histoire !)

Ciné 2

Profitez, si vous l’avez raté hier, de la rediffusion de Wrong Cops de Quentin Dupieux, avec Marilyn Manson en ado attardé et Eric Judor en flic américain. Ensuite, quatrième et dernier film indien de cette année, Eega vous embarquera dans une histoire de vengeance d’un homme réincarné en mouche. Time Lapse à 18h explorera les mystères du temps et vous pourrez voir ou revoir Horror Stories à 20h. A 22h, un film étrange japonais : Real et pour la midnight, un petit détour par les possessions démoniaques avec du gore qui tâche !

Ciné 1

Séance spéciale à 15h30 de Black Butler est basé sur un manga culte. Restons en Asie avec Shield of Straw à 18h qui promet une avalanche d’action et un assassin sadique et pédophile. Voyagez dans les mémoires et les esprits des gens avec Mark Strong et Brian Cox dans Mindscape et terminez votre nuit avec Baby Blues 3D. Une cousine de Chucky basée à Hong Kong !

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine

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