De Germain Récamier. Mis en scène par Camille Broquet. Avec Zuriel de Pesloüan, Régis Lionti. Au Théâtre du Chien qui fume à 18h du 7 au 29 juillet (relâche les mercredis).
La musique des Beatles est toujours fort présente à notre époque et c’est sans surprise que l’on trouve cette année à Avignon deux projets sur le sujet. Dans ce cas-ci, l’auteur, Germain Récamier, s’intéresse à une rencontre qui aurait pu avoir lieu entre les deux leaders du groupe : John Lennon et Paul McCartney. Cela fait dix ans que le groupe s’est séparé et ont aussi des relations tendues. Si l’Histoire sait que Lennon sera assassiné 11 jours plus tard, qu’en aurait-il été si McCartney avait débarqué chez Lennon pour lui proposer de retravailler ensemble, ainsi qu’avec George Best et Ringo Starr ? McCartney, pour vaincre son ancien ami, revient sur tous les moments qu’ils ont traversé avant qu’ils ne doivent reprendre son avion pour l’Angleterre.
Il est difficile de juger ce spectacle tant on en sort heureux mais aussi un peu frustré du spectacle proposé. D’un côté, on est quelque peu déçu que la discussion entre les deux hommes n’apporte que peu de choses et sert de prétexte qu’à écouter en fond les musiques (les comédiens ne se risquent pas à les interpréter ou alors très peu). De plus, les anecdotes qui parsèment le texte sont généralement assez vite expédiées et ne semblent jamais très importantes. L’enchaînement des scènes ne permet jamais à l’émotion de pointer le bout de son nez et quand on arrive à la mort de Lennon, on se sent juste comme curieux devant un vieux documentaire télé sur le sujet. Mais d’un autre côté, il est impossible de sortir malheureux d’un tel spectacle tant les chansons des Beatles sont un vent de fraîcheur. Il n’y a qu’à voir comment le public se sent heureux de chantonner les lalala de Hey Jude. Le public est sorti ravi mais ne serait-ce pas ce que l’on pourrait appeler un syndrome Star Academy ? Ce moment où on aime un spectacle musical sans chanteur vraiment talentueux mais qu’on regarde avec plaisir car on y interprète toutes les chansons qui sont devenues cultes. Est-ce réellement le show proposé, la vedette, où les chanteurs originaux et leur aura ?
Au final, Lennon et McCartney n’est pas un échec tant le public est heureux en sortant de la salle mais peut-être que les concepteurs du projet se sont plus focalisés sur comment y intégrer les musiques des Beatles plutôt que sur l’histoire qu’elle veut raconter. Il est aussi important de souligner l’incarnation de Zuriel de Pesloüan en John Lennon qui est plutôt remarquable.
