Ecrit et interprété par Marie Teissier et Nicolas Naudet, mise en scène de Marie Teissier. A l’Espace Alya à 12h25 du 7 au 28 juillet (relâches les 12, 19 et 26 juillet).
La pôle dance est encore bien ancrée dans notre esprit comme une pratique de boîte de strip-tease, mais les mentalités évoluent et nous la considérons désormais de plus en plus comme ce qu’elle est : un sport poétique qui demande rigueur et souplesse. C’est ce sport que met ici à l’honneur la compagnie TAIM’ en se fixant le défi de le faire découvrir non seulement sous un autre jour, mais également face à un autre type de public. En effet, c’est dans un spectacle jeunesse que nous le retrouvons aujourd’hui.
Le décor est haut en couleur avec des costumes tous plus extravagants les uns que les autres, de quoi plaire aux enfants voire même inquiéter quelquefois les plus sensibles. La mise en scène est fluide, mais si le mélange des disciplines artistiques que prône la compagnie nous séduit, l’intégration de la pôle danse à l’histoire présentée possède quelques limites. En effet, les scènes dansantes semblent être parfois en décalage avec l’histoire. Les figures riches et variées qui nous sont présentées sur la barre auraient pourtant tout à fait pu s’intercaler de manière plus cohérente, mais en l’occurrence la pôle danse semble avoir été ajoutée pour ponctuer l’histoire sans réellement la prendre en considération.
Dans la boîte à mélosique vivent Jean-Sébastien, interprété par Nicolas Naudet, et Isadora, incarnée par Marie Tessier. Elle danse, lui joue de la musique. Mais Isadora s’ennuie dans sa petite boîte et aspire à découvrir le monde. S’en suit une fabuleuse épopée qui la fera rencontrer divers personnages incarnés par Nicolas Naudet et ses langages instrumentaux multiples agréablement joués. Certains passages comme celui où Isadora dévore on ne sait trop quoi semblent quelque peu nébuleux, mais l’histoire générale est harmonieuse et amusante. Le contraste entre le discours normal d’Isadora et le mélange de mots extravagant de Jean-Sébastien est joliment présenté, ce deuxième personnage étant d’ailleurs très cocasse. Le personnage d’Isadora, quant à lui, est un peu plus sérieux bien qu’ayant également droit à quelques touches d’humour, plus poétique aussi, et Marie Tessier nous présentera une impressionnante performance de pôle danse tout en délicatesse.
La boite à mélosique est une jolie petite histoire où nous pouvons contempler Marie Tessier en performance de pôle dance. Si le mélange de disciplines artistiques est bien présent et que chaque discipline, tant la danse, la musique et le texte, sont indépendamment admirablement bien réalisés, il manquerait une certaine cohérence dans l’intégration de la pôle dance. Ce n’est toutefois sûrement pas cela qui gênera les enfants, qui passeront sans aucun doute un excellent moment avec leurs parents devant cette pièce rigolote et poétique tout à la fois.
