Aristophania, La source aurore: un cadre enchanteur pour un scénario convenu

Scénario : Xavier Dorison
Dessin : Joel Parnotte
Éditions : Dargaud
Sortie : 16 octobre 2020
Genre : Fantasy

Arrivé à la moitié d’Aristophania, cette série de Fantasy en quatre tomes, on se demandait comment Xavier Dorison, auteur prolifique, connu notamment pour les scénarios du Troisième testament, d’Undertaker ou encore de XIII Mystery allait encore nous étonner pour renouveler le genre avec sa série de Fantasy à la sauce provençale. Malheureusement, à la lecture de La source aurore, il semble de plus en plus certain que l’auteur suit un chemin plutôt convenu, loin de révolutionner le genre.

Aidé par ses sbires et ses puissants calamyrhs, le Roi banni Gédéon est plus fort que jamais. Pour gagner sa guerre secrète contre le royaume d’Azur, il s’en prend à tous ceux qui en maîtrisent la magie, et veut en finir avec la première d’entre eux : la Reine. Pour la retrouver, Gédéon est prêt à tout. Il ne reste qu’un espoir ; celui dont rêve Aristophania : trouver la Source Aurore avec l’aide des enfants. Mais le temps presse et désormais tous les laquais du Roi-Banni sont à leurs trousses, bien décidés à ne jamais les laisser arriver en vie à la source légendaire.

Des protagonistes qui manquent d’originalité

Comme la science-fiction, la Fantasy possède un univers très riche dû à l’imaginaire de nombreux auteurs qui ont peuplé celui-ci de personnages, paysages et bestiaires qui font partie de l’inconscient collectif des lecteurs. Il n’est donc pas étonnant de se retrouver face à des situations qui procurent un air de déjà-vu, le talent d’un scénariste étant justement d’ajouter de nouvelles idées à la structure existante. Néanmoins, dans le cas d’Aristophania, on reste déçu face au manque d’ambition scénaristique. Certes, l’auteur nous projette dans la Provence de Pagnol, un lieu rarement utilisé dans l’univers Fantasy, et la dénonciation des ravages de la modernité et principalement de l’industrialisation, tant au niveau social qu’environnemental est également un axe de développement intéressant ; néanmoins, la psychologie des personnages est peu développée et leurs motivations ressemblent fort à ce que l’on a déjà vu ailleurs. Sans dévoiler l’histoire, La source aurore ressemble fort à un épisode de Star Wars, séduction et emprise par le côté obscur de la force y compris.

Heureusement, le dessin de Joël Parnotte met toujours en valeur les magnifiques paysages provençaux ainsi que les scènes de bravoure entre les différents protagonistes.

Au final, Aristophania semble suivre une voie assez convenue et si sa lecture de La source Aurore n’est pas désagréable ou inintéressante grâce à un sens du rythme et des dessins soignés, cette bande dessinée ne révolutionnera pas le genre.