Arca, parabole sur l’énergie du changement

Scénario : Van Jensen
Dessin : Jesse Lonergan
Éditeur : 404 éditions
Sortie : 07 mars 2024
Genre : Roman graphique

Ecrit par deux auteurs en vue du monde du Comics, Van Jensen au scénario – Green Lantern Corps, Superman: Man of Tomorrow chez DC Comics – et Jesse Lonergan, acclamé notamment pour ses travaux sur Hedra, Planet Paradise chez Image Comics, Arca, la nouvelle Eden est une dystopie qui nous interroge une fois de plus sur les inégalités sociales à travers le thème de la disparition de la civilisation et de la perpétuation d’un système de classes sociales déséquilibré.

La société humaine s’est effondrée, dévoilant le projet d’un groupe de milliardaires : une arche spatiale en partance pour la planète habitable la plus proche. L’Arca est un navire dont le luxe n’a d’égal que la richesse de l’élite qu’elle est destinée à sauver. Les besoins de ses passagers sont satisfaits par de jeunes adolescents réduits en esclavage contre une promesse : celle d’une nouvelle vie dans un monde nouveau. Mais depuis le cœur de l’Arca  la jeune Perséphone, découvre que l’avenir qui se dessine pour elle et ses compagnons d’infortune est tout autre. Elle va devoir faire face aux maîtres du vaisseau, prêts à tout pour préserver leurs privilèges.

Malgré le fait que la thématique ait déjà été abordée à de nombreuses reprises, notamment dans l’excellent ouvrage Transperceneige, le scénario d’Arca nous tient en haleine tout au long des 192 pages du récit. On s’intéresse au sort de ces adolescents, esclaves d’une caste dirigeante ampoulée et vieillissante, on en redemande lorsque les auteurs nous fournissent plus d’éléments de contexte sur la catastrophe qui les a poussé à partir, similarité avec notre situation actuelle oblige et on applaudit quand le dénouement survient.

Van Jensen parvient à dépeindre grâce à de nombreuses métaphores la décrépitude morale d’une caste vouée à disparaître, la difficulté de choisir un camp et la force d’attraction d’une communication basée sur l’espoir d’une vie meilleure ainsi que la vigueur de la jeunesse.

Et comme le dit si bien Mathieu Bablet, Arca est un concentré des thématiques que l’on aime retrouver en SF aujourd’hui, qui parle de fin du monde, de contrôle et de domination, mais qui n’oublie pas de mettre entre les mains des générations futures l’énergie de tout changer.

On ne peut dès lors que vous conseiller l’achat de celui-ci, afin d’entamer ou de prolonger votre réflexion sur un thème d’une grande actualité.