Débris au Théâtre des Riches Claires

De Dennis Kelly, mise en scène de Thomas Mustin, avec Julien Besure et Fanny Dumont

Du 27 novembre au 13 décembre 2014 à 20h30 au Théâtre des Riches Claires

Débris est une pièce de théâtre basée sur les relations fraternelles entre frère et sœur avec pour toile de fond une histoire familiale horrible. Une mère cède sa vie à la mélancolie et se laisse mourir alors qu’elle doit donner la vie ; un frère et une sœur qui se retrouvent seuls avec un père ivrogne qui ne semble pas vouloir leur accorder d’importance et qui, dans un élan de mysticisme, finit par se crucifier ; un oncle qui cherche à les vendre au plus offrant sans penser aux conséquences si ce n’est à l’argent qu’il pourrait en tirer, et beaucoup de morts, de vies détruites…

On n’a pas aimé cette pièce à la limite du vulgaire et d’assez mauvais goût malgré un texte très riche et travaillé. On perd facilement le fil tant il est difficile de se concentrer plus d’une heure sans discontinuer sur une suite de scènes qui passent d’un état à l’autre, d’un épisode à l’autre, d’un morceau d’histoire ancrée dans le passé avec retour sur le présent.  Certains passages de la mise en scène sont intéressants et bien étudiés. Il y a quelques bonnes idées de mise en scène comme l’utilisation d’un tricycle pour enfant… On ne vous en dit pas plus. Le décor est épuré, voire spartiate et il y a quelques belles images projetées sur la toile en plastique, version rideau, qui fait écran au fond de la scène. Malheureusement, il n’y a que ces quelques détails qui pourraient sauver cette pièce d’une critique assassine mis à part encore les deux acteurs qui méritent quand même une mention spéciale avec leur jeu impeccable, malgré le débit de parole ultra rapide que leur texte leur inflige, et qui tiennent largement la distance. On les sent très engagés et imprégnés dans leurs rôles.

On ne ressent pas directement ce qu’à cherché à faire passer l’auteur. Selon la présentation, il est question d’un frère et d’une sœur ennemis au départ qui finissent par se piégés eux-mêmes dans leur propre jeu tout en créant une intimité qui prouve qu’ils ne sont peut-être pas aussi différents qu’ils veulent bien le prétendre.

Il y a effectivement une certaine complicité qui existe entre ces deux êtres que tout oppose : même si leur histoire familiale est la même, ils ne la vivent évidemment pas de la même manière. Le problème, c’est que l’on nous emmène dans une œuvre cruelle et froide comme l’est la réalité. Sauf que le climat sordide pèse vraiment lourd : certaines personnes, très touchées en ont carrément versé des larmes. On regrette de ne pas avoir eu une petite lueur d’espoir au bout du tunnel. La vie est difficile, mais si on avait réellement voulu montrer la réalité, on aurait intégré cela. Il y a toujours de l’espoir, même quand on ne pense plus pouvoir le trouver. On ressort de cette pièce un peu déprimé et après une semaine difficile, c’est… désespérant.

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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