Burn Out au Théâtre des Riches Claires

Texte de Thierry de Coster, Odile Matthieu et Pascale Vander Zypen, mise en scène de Emmanuel Dekoninck, avec Thierry de Coster et Odile Matthieu
Du 27 novembre au 13 décembre 2014 à 20h30 au Théâtre des Riches Claires

« Le travail, c’est la santé. Ça reste à prouver ! »

Un cercle blanc où sont projetées des images tantôt de la lune, tantôt des fonds lumineux, des lampes de bureau éparpillées à terre, une table de chevet, et partout au dessus de la scène, des ampoules à faible intensité lumineuse, de sorte que, lorsqu’on éteint et que la lune apparaît, cela figure les étoiles… Le décor de Burn Out est placé, sommaire mais efficace, conceptualisé par Nousch Ruellan et Fred Delhaye et qui renforce l’impression introspective.

Le noir tombe sur la scène et s’ensuivent battements de cœur, la musique, les promesses d’amour éternel entre l’esprit et le corps. Ensuite tout s’éclaire et s’enchaîne rapidement : l’intervention « d’un chapelier fou », dualité du corps et de l’esprit réunis dans un tout, étudiant en médecine, ambitieux et déterminé.  Puis, la confession de Michel, directeur financier qui a craqué en pleine réunion.  Viennent ensuite les témoignages et les fausses vraies histoires de ces gens qui ont perdu le contrôle de leur vie professionnelle, d’enfants qui jouent à « répondre à la demande du marché de l’emploi », mais qui s’égarent encore dans le rêve de devenir « danseur étoile parmi les étoiles ». Ces courtes scènes sont ponctuées par les consultations de Dirk Vooruit, burnologue certifié, qui dispense, en outre, des conseils à la louche pour lutter contre ce fléau moderne.

Tous les personnages sont incarnés par Thierry de Coster et Odile Matthieu. Ces deux comédiens enfilent leurs rôles successifs à la perfection. Ils jonglent avec le pathos et le comique, le théâtre, la comédie musicale et le spectacle de claquette avec beaucoup de professionnalisme. Et si le public est hilare ce soir, il n’en demeure pas moins de scènes bouleversantes, malgré tout symptomatiques d’une société qui perd les pédales. Et on apprécie là toute la finesse du jeu : faire pleurer de rire quelqu’un qu’on gifle.

Une pièce rythmée, comique et poignante qui a fait l’unanimité en ce soir de première aux Riches-Claires et que l’on vous recommande vivement pour décompresser intelligemment.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.