Phare 23 de Hugh Howey

phare-23

auteur : Hugh Howey
édition : Actes Sud
collection : Exofictions
sortie : septembre 2016
genre : science-fiction

Dans un futur lointain, l’espace est peuplé de balises. Dans chacune d’entre elles, un aiguilleur du ciel dont la tâche est de guider les vaisseaux pour qu’ils ne percutent rien. Un de ces gardiens s’ennuie dans son phare. Il repense à ce qui l’a amené à être redéployé dans cette mission peu excitante. La guerre qui fait rage entre humains et extra-terrestres apportera cependant son petit lot de rencontres.

Le pitch est court, certes. Mais que dire de plus ? L’éditeur nous promet un roman au suspense haletant…parlons-nous de la même histoire ? Le protagoniste de Phare 23 est un homme écorché, un héros de guerre qui poursuit sa carrière au sein de la Nasa avec la mission pépère de gardien de phare. C’est alors l’occasion de revenir brièvement sur ce qui l’a amené là, dans cette balise où il peut déprimer et s’apitoyer sur son sort. On peut faire preuve d’empathie en lisant son histoire : il s’ennuie ? Et bien nous aussi on s’ennuie.

Quant aux rencontres, elles ne sont pas suffisamment développées. On a l’impression de lire des tranches de vie cosmiques qui, mises bout à bout, forment un ensemble assez décousu. Saluons tout de même l’apparition farfelue du warthen, créature extra-terrestre entre le labrador et le léopard. La bébête à l’apparence peu engageante deviendra le fidèle toutou du gardien. C’est au moins original et sympathique.

Cependant, ce qui peut rendre ce livre attrayant est le thème de la solitude. Etant donné que le bonhomme est seul dans un huis clos, perdu dans l’immensité de l’espace sans personne à qui parler, la folie guette. Et on sourit quand le pétage de plombs fait son apparition. On s’interroge également sur l’importance des contacts humains. Sont-ils la seule façon de nous maintenir à flots pour ne pas sombrer dans la dépression ou la démence ? L’exemple de Phare 23 en est une bonne illustration.

Le fait d’isoler un soldat pendant de très longues périodes ne serait-il pas davantage une sanction plutôt que d’être sur le front ? Ses pensées tournent en rond et cela s’apparente à de la torture. Tout ce qu’il pourrait espérer est qu’il arrive un grave incident pour animer sa morne vie. Malsain non ?

A toi de te faire ton idée, ami lecteur. Si tu vis un moment existentiel particulièrement solitaire et morose où tu as l’impression que personne ne pourrait te comprendre, ce roman fera peut-être écho en toi. Voire te donnera l’envie de te perdre non pas dans le cosmos mais dans ce qui en ferait office à ton niveau de pauvre lecteur, à savoir les tréfonds de ton lit douillet, prêt à recevoir entre ses draps réconfortants en pilou ton être dépressif.

L’auteur a inséré une petite note en fin d’ouvrage pour faire cogiter son lectorat sur le pardon. Et de ce qu’il adviendrait de l’humanité si l’Homme prenait davantage en considération ce concept. Cela laisse présager que Hugh Howey est sans doute un gars intéressant et profond mais que son dernier bouquin l’est nettement moins.

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