Valérian et la Cité des mille planètes, le sixième élément

Valérian et la Cité des mille planètes

de Luc Besson

Science-fiction, aventure, action

Avec Dane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen, Rihanna

Sorti le 26 juillet 2017

Librement adapté du sixième tome de la série de bandes dessinées éponyme de Pierre Christin et Jean-Claude Mézières, Valérian est l’un des projets de longue date de Luc Besson. Pour son retour à la science-fiction, le réalisateur retrouve une esthétique approchante de celle du Cinquième élément. Les avancées technologiques lui offrent cependant la possibilité de laisser libre cours à ses envies, et de pousser les expérimentations au maximum. De quoi conférer au film sa plus grande qualité, à savoir la faculté de se rapproprier tout un pan de l’univers de la science-fiction, tout en parvenant à tracer sa propre voie. Cela permet de donner naissance à des univers inédits, à la fois kitsch et séduisants. À ce titre, le début du long-métrage peut dérouter certains, mais la sauce ne tarde toutefois pas à prendre et atténue légèrement l’impression d’assister à un collage d’éléments disparates.

Visuellement époustouflant, le film accumule les moments de bravoure à une vitesse parfois trop élevée pour leur conférer l’impact attendu, tandis que le scénario peine à justifier un tel enchaînement. Cela est d’autant plus frustrant que certaines scènes, à l’image de celle du marché inter-dimensionnel, alliant inventivité et savoir-faire, valent à elles seules le détour.

Autre problème, si Dane DeHaan et Cara Delevingne (qui se révèle bien plus convaincante ici que dans Suicide squad) ont beau ne pas démériter, la relation entre leurs personnages s’avère trop prévisible. Cela n’aide pas à rendre leur alchimie crédible sur le long terme, d’autant que Luc Besson saupoudre le tout d’un discours peu subtil qui recycle des ingrédients du Cinquième élément et d’un humour pas toujours à propos. Quelques seconds rôles tour à tour amusants et attachants (les Shingouz et Rihanna en tête) viennent toutefois tempérer cet état de fait.

Long-métrage français le plus cher jamais produit (environ 197 millions d’euros de budget), Valérian a très rapidement, de par son ambition, éveillé la curiosité et attiré les regards. De quoi générer des attentes peut-être un peu trop disproportionnées, amplifiées par l’impression que le film n’a pas le droit à l’erreur au box office. À ce niveau, le résultat se révèle donc en demi-teinte. La générosité du long-métrage et sa teneur visuelle le rendent tout de même attachant, à défaut d’en faire le chef d’œuvre attendu.

A propos Guillaume Limatola 126 Articles
Journaliste