Une nuit d’été de Chris Adrian

Une nuit d'été

auteur : Chris Adrian
édition : Albin Michel
sortie : janvier 2016
genre : roman

Après Un ange meilleur encensé par la critique, Chris Adrian revient avec Une nuit d’été. Pour les afficionados et autres fans de la pièce de Shakespeare, vous ne serez pas déçus… et ce n’est rien de le dire !

Molly, Henry et Will sont invités à une fête mais doivent passer par le Buena Vista Park pour s’y rendre. Alors qu’ils le connaissent dans ses moindres recoins, ils finissent comme par enchantement par s’y perdre. Au même moment, Titania rongée par la tristesse après la mort de son petit garçon et la perte d’Obéron, décide de libérer Puck, alias la Bête. Aussitôt, tout le monde, c’est-à-dire autant les mortels que les elfes qui formaient le cortège de Titania, sont pris au piège par une muraille de brume magique qui encercle le parc. Tout au long du récit, on revient sur la vie de Molly, d’Henry et de Will. Aucun d’entre eux ne se connait mais ils ont un point commun : ils ont perdu un être cher par la rupture ou par la mort à l’instar de Titania et ils sont liés encore plus profondément qu’ils ne le pensent par leur histoire personnelle. Cette Nuit merveilleuse, qui fête le solstice d’été, sera leur dernière nuit. La dernière nuit avant le commencement d’une autre vie, avant de tourner une nouvelle page toute blanche du roman de leur vie.

Chris Adrian explore les tréfonds de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus intime, de plus merveilleux et du coup, aussi, dans ce qu’elle a de plus douloureux : l’amour d’un soir, l’amour filial entre frères et sœurs ou entre parents et enfants, l’amour passion entre deux personnes, l’amour aveugle,… On l’aura compris, c’est l’amour sous toutes ses formes mais aussi et surtout sa perte qui détruit tout sentiment de bonheur comme un ouragan dévastateur qui sont soupesés, décortiqués, analysés.

On retrouve les mêmes traits caractéristiques, c’est-à-dire les mêmes épisodes que dans Le Songe d’une nuit d’été mais retravaillés, réactualisés avec une incroyable créativité. Seul petit bémol peut-être : la fin un tout petit peu trop abrupte parce qu’on aurait souhaité savoir ce que deviennent les personnages. Par exemple, un petit épilogue n’aurait pas été de trop tant on finit par s’attacher à ces anti-héros dans lesquels on se retrouve immanquablement. Une nuit d’été est un roman inoubliable et très réussi écrit de manière intelligente et passionnante dans un style magnifique et terrifiant à la fois, fourmillant de détails sans jamais rendre la lecture lourde ou ennuyeuse.

Prenez Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare et placez-le dans le San Fransisco du XXIe siècle en y ajoutant de nouveaux personnages et en faisant évoluer les premiers. Rajoutez-y une pincée de folie, un zeste de créativité et une bonne dose d’imagination. Et vous obtenez ? Un roman magistral !

A propos Daphné Troniseck 254 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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