Un peu, beaucoup, aveuglément de Clovis Cornillac

un peu beaucoup aveuglement affiche

Un peu, beaucoup, aveuglément

de Clovis Cornillac

Comédie

Avec Clovis Cornillac, Mélanie Bernier, Lilou Fogli, Philippe Duquesne, Grégoire Oestermann

Sorti le 13 mai 2015

Machin, inventeur de casse-têtes, vit en ermite et surtout dans le silence. Détestant le genre humain, il ne côtoie que son seul ami, Arthus, qui tente par tous les moyens de le faire sortir de chez lui.

Machine, prodige du piano, quitte la maison de son professeur afin de s’émanciper et emménage dans un appartement séparé de celui de Machin par une simple cloison. Alors qu’elle doit préparer un concours déterminant pour sa carrière, elle devra d’abord affronter son nouveau voisin. Une guerre du bruit va vite s’installer laissant place petit à petit à un nouveau concept de relation. Les deux personnages vont ainsi se rapprocher sans jamais se voir.

La comédie romantique, un genre classique sans risque. Voilà le chemin qu’a préféré emprunter Clovis Cornillac pour son premier film, primé au festival du film français Colcoa à Hollywood, dont l’idée originale est celle de Lilou Fogli, sa femme, qui incarne la sœur de Machine à l’écran (les noms des personnages principaux restent inconnus).

Clovis Cornillac nous présente ici un « feel good movie », explique-t-il dans une interview. Un film de genre, « anti-cynique », à prendre au premier degré. Certains attendaient de Cornillac un film reflet de sa personnalité, discrète et mystérieuse, comme un genre de Lost River de Ryan Gosling, qui signe lui aussi son premier film cette année. Mais non, « j’avais envie qu’on se marre mais j’avais aussi envie de faire du cinéma ».

Et pour un premier film, Cornillac a réussi à imposer un style, une patte. L’impression d’avoir à faire à une bande dessinée se ressent de temps en temps. L’appartement de Machin à gauche de l’écran, celui de Machine à droite, le tout séparé par une fine cloison. La scène du diner à quatre reste notamment très réussie, les garçons d’un côté, les filles de l’autre. Ils s’entendent mais ne se voient pas. Paradoxalement, les visages des acteurs filmés en très gros plan permettent aux spectateurs de ne pas se sentir eux aussi privés de la vue.

Même si rien ne nous surprend dans cette sage comédie romantique, Clovis Cornillac s’en sort avec un premier film plein de fraicheur, de poésie et de légèreté.

A propos Alexandra Le Seigneur 16 Articles
Journaliste du Suricate Magazine