Gus Illusionniste : le « Hugh Grant » de la magie, nous a partagé un petit bout de son histoire

Prochainement en tournée en Belgique, Gus est un illusionniste de talent maitrisant l’art de la magie avec humour et bonne humeur. En pleine tournée promotionnelle, nous avons eu la chance de pouvoir partager un petit moment d’interview avec lui. Celui que l’on surnomme le « Hugh Grant » de la magie, nous a partagé un petit bout de son histoire en toute simplicité et avec beaucoup de générosité. 


Alors premièrement, d’où vient votre nom de scène « Gus » ?

Je m’appelle Augustin. Depuis toujours mes parents, mes petites sœurs, mes potes m’appellent Gus. Je me suis dit que si je m’appelais comme ça dans mon métier, j’aurais l’impression d’avoir des potes partout (rires).

Et cette passion pour la magie, d’où vous vient-elle ?

Ca a commencé quand j’avais 20 ans, j’étais dans une école de commerce et je suis parti étudier un an à Hong-Kong. Là-bas, un copain m’a offert un dvd avec des tours de cartes de Bernard Bilis et j’ai commencé à bosser. Je faisais de la magie dans des bars, des restos, j’en faisais tout le temps tous les jours. Ce qui m’a plu dans la magie c’est qu’en tant qu’étudiant à l’étranger, on était toujours avec un groupe où il y avait un français, un chinois, un espagnol, bref. Et la magie ça cassait toutes les barrières de la langue. Deux ans plus tard, je suis reparti à l’étranger à Copenhague. Là-bas, j’ai commencé à travailler dans un restaurant en tant que magicien. Même si on ne parle pas le même langage avec la personne avec qui on échange, la magie est visuelle donc on peut créer un moment festif extraordinaire. C’est incroyable ce que crée la magie.

Ensuite, j’ai découvert qu’elle pouvait être un métier, je me suis mis à animer des séminaires, des évènements festifs, familiaux ou d’entreprises. Je suis rentré en France, j’ai fini mes études et j’ai fait de la saison pendant trois ou quatre ans. L’hiver à Val d’Isère à la montagne, l’été à Saint-Tropez. Je travaillais dans des boites de jour, des restos, des hôtels. Là j’ai rencontré pleins de gens, ce qui m’a permis de bosser dans l’évènementiel. Secrètement, je rêvais de faire un spectacle et après j’ai fait des émissions comme La France a un incroyable Talent. J’ai croisé Arthur, on a fait l’émission Diversion et il a accepté de produire mon premier spectacle.

Vous êtes actuellement en tournée avec votre premier show, avez-vous rencontrés des difficultés lors de sa création ?

Ce n’est pas que je n’ai jamais vécu de difficultés mais ce spectacle j’en rêvais tellement. J’ai bien entendu eu des moments de doutes mais tout a un peu suivi son cours. Quand j’ai commencé à rêver de spectacles, je créais mes numéros et je les faisais en évènementiel. Par exemple, j’ai un numéro avec un fusil harpon dans mon spectacle, je l’ai rodé dans une convention pour une banque… ça n’avait aucun sens. Mais je m’en foutais, j’avais tellement mon projet en tête que je faisais mes trucs et c’était magique quand même, ça restait du spectacle pour les gens. Après le fait d’avoir bosser des numéros dans différents évènements, j’avais un peu la culture de la scène donc je commençais à me faire une expérience. En fait, la difficulté c’est d’avoir un spectacle qui fonctionne mais faut jamais trop se foutre la pression. Je n’ai jamais trop envisagé de difficultés, j’ai toujours fait et après je voyais si c’était bien ou pas.

Où allez-vous chercher l’inspiration lorsque que vous créez vos numéros ?

Je la trouve partout sauf en magie. J’ai un numéro sur une comédie romantique que j’adore Love Actually. Je fais des numéros sur les sports que je pratique : le tennis et la plongée sous-marine. Je fais une sorte de cérémonie des Oscars du meilleur spectateur. J’adore le côté cérémonial et les conneries que ça fait sortir aux gens, je trouve toujours ça très drôle. Je m’inspire de tout ce que j’aime dans la vie, qui n’a rien à voir avec la magie et je le mets en scène.

Comment vous êtes-vous formé ?

J’ai surtout utilisé des bouquins, des dvd et des vidéos. Ça, j’en ai bouffé (rires). Je n’ai jamais aimé lire, en tous cas je suis un très mauvais lecteur, mais quand j’ai découvert la magie, je me suis mis à lire tous les bouquins de magie qui existait. Donc déjà j’ai appris à lire, ça c’était chouette (rires). La magie c’est vraiment un puit sans fond, il y a tellement de choses à apprendre. C’est ça qui est bien pour les magiciens, c’est qu’on peut faire le même tour avec dix mille techniques différentes. Et il y a également des séminaires qui existent. J’avais fait notamment une semaine à Las Vegas chez un magicien que j’admire énormément qui s’appelle Jeff McBride. Il fait beaucoup de manipulations de cartes très techniques et moi j’adore ça. J’aime vraiment tout ce qui est artisanal dans la magie. Donc on était dix dans sa baraque à Las Vegas à apprendre des tours de cartes, c’était fou. Ca s’appelle la Mystery School enfin… la Magic and Mystery School (rires). Ca fait un peu Poudlard, dis comme ça. D’ailleurs Jeff a un peu la tête de Dumbledore (rires). Mais il n’a pas de barbe et pas d’aussi longs cheveux. Non, en fait j’exagère, il ne lui ressemble pas du tout (rires).

Quel serait le conseil que vous donneriez à quelqu’un qui voudrait se lancer dans la magie ?

Je pense que le plus important, c’est de faire de la magie tout le temps. De pas trop se mettre de barrières.  Surtout de pas trop se tracasser parce que quand on partage la magie avec l’envie de faire plaisir, c’est toujours un bon souvenir. Il ne faut pas avoir peur de se faire gauler, on s’est déjà tous fait gaulé au moins une fois. Encore aujourd’hui, il m’arrive d’adapter une présentation parce que je vois qu’une personne est assise sous un angle où elle peut voir un truc. Il faut faire toutes les bourdes déjà (rires) parce que sinon elles nous stressent (rires).

Si c’est vraiment une envie viscérale de faire de la magie, il faut juste faire de la magie. C’est complètement con comme conseil mais j’ai tellement de jeunes que je vois après le spectacle qui me disent : « Moi j’aimerais bien commencer ». Puis, ils me montrent des trucs. La technique est incroyable et ils me disent : « Oh mais j’aimerais encore travailler ça ou ça ». Mais la magie elle est intéressante que si elle est partagée avec des gens. Si la magie c’est faire des tours devant son miroir ou même parfois, c’est un peu cette tendance aujourd’hui, de faire de la magie sur les réseaux.  Ça peut être super mais il faut aussi que ça serve un projet de le faire avec des gens dans la vraie vie parce qu’on peut créer tellement de moments chouettes, c’est dommage de s’en priver. Donc le conseil c’est de ne pas trop se mettre de pression et vraiment faire de la magie.

Et ne pas craindre de chuter ou de commettre des erreurs ?

Oui bien sûr, il faut, on ne va jamais se faire mal… Enfin sauf pour les numéros d’évasion où on s’enferme dans une cuve pleine d’eau, ça faut éviter de se louper (rires). Encore une chose, il faut avoir beaucoup d’empathie. Les gens qui montent sur scène, on ne peut pas les traiter comme des gens au service du spectacle. Il faut aimer les gens et avoir le muscle de l’impro bien éveillé.

Combien de temps mettez-vous pour maitriser une technique de magie ?

Pour vous donner une idée, les jours où je ne travaille pas la magie, j’ai quatre heures par jour un jeu de cartes dans la main. J’en ai toujours un avec moi quand j’attends quelqu’un, que je n’ai rien à faire ou quand je fais cuire des pâtes. Par exemple, moi je choisis toujours des pâtes qui doivent cuire en douze minutes, jamais trois minutes, parce que je sais qu’en attendant c’est douze minutes de plaisir à travailler la magie (rires). J’y pense toute la journée et je n’ai jamais l’impression que je travaille en fait. Je suis juste heureux de le faire. Parfois, il m’arrive de vouloir faire quelque chose et je me dis « Ah mais oui mais j’ai un jeu de cartes », je le pose et alors je le fais. Ça m’arrive beaucoup plus que l’inverse. Je crois qu’on peut dire qu’on est sur un toc obsessionnel (rires).

Quels sont vos futurs projets ?

Alors déjà c’est sûr que je vais faire un deuxième spectacle mais qui sera plutôt en 2024. Je commence déjà à avoir une bonne partie des numéros. Ma tournée actuelle continue encore jusqu’en 2023. Récemment j’ai joué dans une série pour la première fois qui va passer sur TF1 et j’aimerais faire plus de séries et de comédies. J’aimerais aussi créer un programme Magic comedy. En ce moment, il y a pas de mal de projets en rapport avec l’image qui sont prévus.  Mais je garderai toujours la scène en parallèle parce que je ne pourrais pas m’en passer.

Si vous avez envie de passer un agréable moment rempli de magie pour petits et grands, vous retrouverez Gus en Belgique ces :

Plus d’informations sur : https://gusillusionniste.com/