« Tout s’est bien passé », le choix d’en finir

Tout s’est bien passé
de François Ozon
Comédie dramatique
Avec Sophie Marceau, André Dussollier, Géraldine Pailhas
Sorti le 22 septembre 2021

Un an après la sortie de « Eté 85 » qui nous a transporté dans une histoire d’amour se déroulant dans un cadre balnéaire, François Ozon revient avec un film d’autant plus poignant par son sujet extrêmement délicat : l’euthanasie.

Ce film français est l’adaptation d’un ouvrage auto-bibliographique écrit par Emmanuèle Bernheim, à qui le père a demandé de l’aider à mourir suite à un AVC. L’homme ne supportant plus de vivre diminué et dépendant, il fait appel à l’aide de sa fille pour se renseigner et organiser une mort volontaire.

On remarque immédiatement le casting de choc avec l’élégante Sophie Marceau, incarnant le rôle d’Emmanuèle, André Dussollier, jouant le père de celle-ci et Géraldine Pailhas, la sœur d’Emmanuèle. Ces acteurs de renommée ont une fois de plus démontré leurs talents : le jeu d’acteur est parfaitement équilibré et millimétré pour que le juste taux d’émotion soit retransmis à l’écran. Pas d’artifices donc, Ozon opte pour les close-ups et des décors sobres, qui conviennent tout à fait au sujet du film.

En effet, le sujet étant excessivement délicat à relater, le réalisateur fait en sorte qu’on ne tombe pas dans un film purement émotionnel ; sans trop de pathos. Pour cela, Ozon y rajoute notamment quelques touches plus « vives », telles que de l’humour un peu décalé, une histoire familiale loin d’être idéale, et des relations amoureuses quelques peu dérangeantes.

Comme dans toutes les œuvres de François Ozon, la musique est loin d’être choisie au hasard et tient une place importante dans le déroulement du film. Dans cette création, le réalisateur opte pour de la musique classique, celle de Johannes Brahms en particulier qui revient plus d’une fois dans le film. Cette musique se prête à merveille à l’histoire : sérieuse, poignante, mais pas dans l’excès d’émotion.

Un film qui vous portera de manière crescendo … jusqu’à la fin.