« Terre errante » : Novella apocalyptique et dense

Titre : Terre errante
Auteur : Liu Cixin
Editions : Actes Sud
Collection : Exofictions
Date de parution : 15 janvier 2020
Genre : Science-Fiction

Né en 1963 à Yangquan dans la province du Shanxi en Chine, Liu Cixin (刘慈欣) est incontestablement l’un des écrivains de science-fiction les plus populaires depuis sa trilogie « Le Problème à trois corps » dont le premier tome (三体)a été publié en 2016 dans la collection Exofictions.

« Terre errante » (流浪地球) précède la trilogie ainsi que « Boule de Foudre » (乡村教师) puisqu’il s’agit d’une novella écrite en 2000. Elle est publiée maintenant car une adaptation cinématographique est sortie l’année dernière, sous le nom de « The Wandering Earth » (流浪地球) avec Wu Jing, Qu Chuxiao et Ng Man-tat dans les rôles principaux. Cet film est disponible sur Netflix depuis avril 2019 mais malgré des images sublimes, celui-ci est creux et à oublier malheureusement.

Dans ce roman court, les astrophysiciens ont découvert que la conversion de l’hydrogène en hélium s’est accélérée à l’intérieur du Soleil. Les jours du système solaire ainsi que de l’humanité sont définitivement comptés. La seule solution est la fuite mais avec quel dispositif ? Commence alors une aventure gigantesque dans laquelle on assiste à la transformation de la planète en un vaisseau interstellaire. Celui-ci a pour but d’envoyer la planète vers Proxima du Centaure.

L’histoire est contée à travers les yeux d’un petit garçon qui assiste impuissant aux dernières heures du Soleil. Nous assistons à des scènes magistrales et spectaculaires telles que la fin de la rotation terrestre, les tsunamis, les irruptions de magma, les changements de température, … Cette destruction progressive est également synonyme de désillusions et de disparitions diverses (croyances, religions, sentiments, …).

Liu Cixin a le don pour écrire des livres de science-fiction qui possèdent une profondeur supplémentaire car ils posent des questions scientifiques, environnementales et même philosophiques. Dans cette novella, il réussit l’exploit de raconter l’histoire d’une évasion planétaire et d’inviter à la réflexion en 80 pages. Le seul point négatif est une absence d’émotion car nous nous retrouvons dans un cadre très (trop ?) scientifique et presque aseptisé. De plus, nous ne parvenons pas à nous attacher aux personnages principaux.

Néanmoins, nous retrouvons ici tous les éléments qui font le succès de ce digne successeur d’Isaac Asimov comme une écriture extrêmement précise, vive et un sens exceptionnel du détail.