« Rouge karma » ou quand le dernier Grangé fait débat…

Titre : Rouge karma
Auteur : Jean-Christophe Grangé
Editions : Albin Michel
Date de parution : 3 mai 2023
Genre : Thriller, Suspense

Jean-Christophe Grangé est de retour avec son nouveau thriller Rouge karma qui nous plonge dans une vaste enquête de meurtres sur fond de manifestations et d’AG en mai 1968.

Le roi du thriller français depuis plus de vingt ans vient de sortir aux éditions Albin Michel son dernier roman Rouge karma, un thriller sanguinaire historique. Après Les Promises (2022), son premier roman historique qui se déroule dans l’Allemagne du IIIe Reich, Jean-Christophe Grangé choisit cette fois de planter son intrigue au milieu des manifestations parisiennes de mai 68 et des sectes qui fleurissent à travers l’Inde, peuplées de jeunes en quête de spiritualité et de drogues musclées.

Le corps d’une activiste féministe est retrouvé nu, mutilé et accroché dans une position de yoga. Jean-Louis Mersch est chargé du dossier et il part traquer le meurtrier avec son frère, Hervé, et Nicole, tous deux amis de la victime. L’enquête les emmène sur des sentiers sordides et inimaginables où tantrisme, hindouisme et christianisme se mêlent dans un imbroglio qui trouvera sa résolution à Rome, dans un palais épiscopal.

Si le début du roman commence bien, promenant le lecteur d’une AG à la découverte d’un cadavre, sur fond de slogans soixante-huitards, Grangé tombe rapidemment dans l’excès : trop de descriptions, trop de sang, trop de détails, des personnages caricaturaux, etc.

Cependant, l’intrigue happe le lecteur qui veut connaître l’essence de cette cruauté et Grangé déploie son talent pour tenir ce dernier en haleine et décrire les scènes de meurtre. L’effort de documentation est aussi colossal, tant pour faire revivre l’atmosphère de mai 68 que et de l’Inde « new wave ».

Mais, au final, le lecteur se perd dans les intrigues qui s’enchainent, dans les lieux qui se succèdent et finit par ne plus adhérer à la proposition karmique de Grangé. Ne parlons même pas de la résolution finale qui le laisse sur sa faim. Et c’est sans compter le dernier chapitre qui sonne comme une fin expédiée.

Si le propos était intéressant, la forme n’est pas à la hauteur de l’auteur des Rivières pourpres et de La Ligne noire.

Une désillusion pour un amateur de littérature, mais certainement un bon moment pour les fans incontestables de l’auteur.