Mort au Tsar – Tome 1: Le Gouverneur

scénario: Fabien Nury
dessin: Thierry Robin
éditions: Dargaud
sortie: 22 août 2014
genre: Polar, Historique

Moscou, 17 décembre 1904. Le grand-duc Sergueï Alexandrovitch, gouverneur de la ville, regarde de son balcon une foule de miséreux amassée au pied de son palais. Les crève-la-faim sont en colère. Ils lui lancent des fruits pourris et l’insultent. Par maladresse, peur ou vengeance, le gouverneur laisse tomber son mouchoir. C’est le signal ! Tous les soldats tirent sur la foule. Ils abattent hommes, femmes et enfants. Ce geste signe l’arrêt de mort du grand-duc. Une seule chose occupe dorénavant l’esprit des moscovites: quand et comment va-t-il mourir ? Un premier attentat échoue et tout le monde parle déjà de lui au passé. Le grand-duc attend sa mort. Tout d’abord dans la peur puis dans l’acceptation et à la résignation. Le temps est venu pour Sergeï Alexandrovitch de saluer la grande faucheuse.

Le gouverneur est le premier tome de la série Mort au tsar. L’histoire nous place aux prémices de la révolution russe de 1905 et de la chute de la dynastie Romanov. Hormis le contexte historique et le fait que le grand-duc est bien décédé lors d’un attentat, certains évènements relatés sont de la pure fiction. Cependant, l’attitude du gouverneur à la fin de ses jours est authentique. En effet, dans le climat politique explosif qui régnait à cette époque en Russie, il savait qu’il était une cible facile. Il se disait que si la mort venait le prendre, c’est que Dieu en avait décidé ainsi. C’est sur ce fait que les auteurs basent leur histoire: l’acceptation progressive d’une mort inéluctable. Ils ne font que l’accentuer tout le long du récit ce qui rend l’histoire peu palpitante. Il ne fait qu’attendre la mort et son entourage fait de même. A la fin, on finit par la souhaiter aussi tant ça manque de piment.

Le style caricatural de Thierry Robin fonctionne plutôt bien. On sent qu’il maîtrise son trait et qu’il a acquis une belle personnalité artistique. Cependant, le dessin et la mise en couleur, sans être mauvais, ne sont pas d’une qualité exceptionnelle.

En conclusion, c’est une bande dessinée qui ne se veut pas mauvaise mais qui est loin d’être inoubliable. Elle manque clairement de rythme et de rebondissement. Est-ce ce climat de totale résignation qui veut ça? A vous de juger !

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.