Ronquières Festival 2017, gros flow et flûte celtique

Si en 2012 on lui avait dit que le site du plan incliné de Ronquières deviendrait trop petit pour accueillir son festival, Gino Innocente aurait probablement souri. Pourtant, cinq ans plus tard, le festival hennuyer fait le plein et ce, pour la troisième année consécutive. Hier, pour son premier jour, le Ronquières Festival a accueilli près de 20.000 personnes malgré une météo capricieuse et s’attend à en divertir 36.000 sur les deux jours. Pas de doute, le Ronquières Festival est LE festival à ne pas manquer et c’est la raison pour laquelle nous étions présents.

Roméo Elvis, l’ascension fulgurante du rap bruxellois

Fils de la comédienne Laurence Bibot et du chanteur Marka, Roméo Elvis symbolise le succès actuel du rap belge. Avec JeanJass, Caballero et le collectif L’Or du Commun, l’Ucclois fait partie de cette nouvelle vague s’inspirant largement de la scène française des années 2000.

 

 

Et leur succès n’a pas été démenti par les festivaliers ronquiérois. De fait, de nombreux jeunes gens étaient visiblement venus pour voir le rappeur. Chantant en coeur les refrains les plus célèbres de ses morceaux, le public a prouvé que Roméo Elvis avait bel et bien sa place dans le paysage musical belge.

 

 

De Bruxelles arrive à Drôle de question en passant par Diable, les tubes à millions de vues sur Youtube se sont enchainés frénétiquement et ont assurément conquis les plus sceptiques… dont nous faisions partie. Chapeau l’artiste !

Matmatah, la valeur sûre venue de Bretagne

Après la déception des papys du rap west coast de House of Pain et la prestation très propre – mais entâchée par des trombes d’eau – de la formation électro Soldout, c’était au tour des Bretons de Matmatah de faire bouger les festivaliers.

 

 

Sans surprise, les quadragénaires de Brest n’ont en rien perdu de leur superbe et de leur aura auprès du public francophone. Alternant les mêmes tubes qui ont enchanté la foule des Vieilles Charrues le mois dernier, Matmatah a mis l’ambiance, essayant tant bien que mal de relancer un public un peu timide pour l’occasion. Mais la retenue fût de courte durée puisque, tel un réflexe incontrôlable, les gens se sont mis à sauter et à chanter sur le fameux Lambe An Dro.

Et à voir les réactions de joie du public adolescent, il ne fait aucun doute que la meilleure idée en date du groupe folk reste sa reformation en septembre 2016.

Bigflo & Oli, prophètes dans leur pays

Le concert de Suarez n’était pas encore terminé à bâbord qu’une transhumance  s’organisait vers la scène située à tribord. La raison ? Le début imminent du concert le plus attendu de la soirée : celui de Bigflo et Oli.

 

 

Plaine archi-comble et cris soutenus attendaient l’arrivée du duo toulousain. Et de surcroît, le public n’a pas été déçu par la prestation des rappeurs. Véritables chouchous de Ronquières grâce à leur présence dans l’émission télévisée The Voice Belgique, mais aussi grâce à leur talent, les deux frères – qui ont failli annuler leur concert quelques heures auparavant – n’ont pas manqué d’affirmer leur filiation affective à la Belgique. L’une de leurs phrases – « Je ne sais pas si nous sommes belges, mais en tout cas, nous sommes plus belges que parisiens ! » – n’aura pas manqué de faire sourire l’assistance.

 

 

Instant de communion donc, mais aussi une occasion pour le duo de faire découvrir son second et nouvel album intitulé La Vraie Vie. Sorti fin juin, l’album était déjà disque d’or après trois semaines seulement. Un succès qui n’a pas été démenti sur les bords du canal Bruxelles-Charleroi puisque une large partie du public en connaissait déjà par coeur les paroles.

Assurément le concert le plus intense de la journée.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.