« Pennyworth (saison 2) », le majordome masqué

Pennyworth
(Saison 2)
créée par Bruno Heller
Drame, Thriller, Action
Avec Jack Bannon, Ben Aldridge, Emma Paetz
Sorti en DVD le 1er décembre 2021

Tandis que The Batman de Matt Reeves s’apprête à sortir sur nos écrans, Alfred Pennyworth continue ses aventures télévisuelles et nous revient pour une seconde saison !

Sans cesse attaquée par la ligue néofasciste Raven, Londres est en proie à la guerre civile. Une fois encore, Alfred et ses anciens compagnons d’armes devront lutter pour préserver leur ville et leur pays du chaos.

En terme d’atmosphères et de ligne scénaristique, cette seconde saison de Pennyworth est relativement semblable à la première, ce qui est à la fois une bonne et une mauvaise chose : bonne dans la mesure où l’on prendra plaisir à retrouver cet univers désormais familier, mauvaise dans la mesure où l’on aura parfois l’impression de ressentir une forme de stagnation dans l’intrigue globale.

La faute à la politique de Warner Bros qui veut qu’on exploite des personnages issus de l’univers Batman sans réellement intégrer le héros masqué à l’intrigue, comme une façon de sans cesse tourner autour du pot. Pennyworth souffrira ainsi dans cette seconde saison du syndrome Gotham, tandis que les héros vivront quantité d’aventures au point qu’on pourra parfois avoir l’impression que tout sera dit avant même que ne commence l’histoire de Batman.

Bien entendu, nous sommes ici dans un univers à part entière, bien longtemps avant la naissance de Bruce Wayne, mais les péripéties rencontrées par les protagonistes nous pousseront parfois à nous interroger sur la finalité de tout cela. Dès le premier épisode de cette seconde saison, Thomas Wayne sera nommé chef de section de la CIA, tandis que le sixième épisode mettra nos héros en présence d’un gaz toxique censé créer la peur chez les londoniens. Si dans le premier cas on se demandera comment un homme d’action de la CIA pourra finir abattu sans réagir dans une ruelle de Gotham City, on pensera inévitablement aux plans machiavéliques de l’épouvantail dans le second.

Ainsi, cette façon d’iconiser les personnages tout en intégrant des éléments d’intrigue propres à l’univers de Batman renforcera cette étrange impression d’arriver dans une impasse, avec des trames scénaristiques vues et revues et des personnages dont on imagine mal l’évolution future. Devant toute cette action et ces rebondissements, on se demandera alors ce qui pourrait pousser Alfred à devenir simple majordome quelques années plus tard.

Dès lors, si la recette ici utilisée fonctionnait parfaitement dans la première saison, cette seconde salve d’épisodes – pourtant tout aussi réussie que la précédente – dévoile doucement certaines faiblesses inhérentes à cet univers. On pourra alors plus facilement décrocher de l’histoire parfois alourdie par des intrigues sentimentales et des retournements pas toujours utiles.

Reste une seconde saison assez semblable à la première : les acteurs jouent bien, les protagonistes originaux, la photographie est soignée et l’ensemble homogène. Malgré quelques faiblesses, Pennyworth reste une série qui se laisse apprécier. Si vous avez aimé la première saison, vous aimerez celle-ci !