« Peninsula », un Mad Max Zombie Road en demi-teinte

Peninsula
de Sang-Ho Yeon
Horreur
Avec Dong-won Gang, Do-Yoon Kim, Jung-hyun Lee
Sorti le 17 février 2021 en VOD

Quatre ans après les évènements de Busan, toute la Corée du Sud a finalement succombé à l’épidémie et les survivants pourrissent dans les bas-fonds de Hong-Kong. Jung-seok, ancien militaire qui a tout perdu durant la fuite, jusqu’à son humanité, accepte la mission du dernier recours. Retourner sur place, braver la menace mort-vivante pour récupérer le butin perdu d’un trafiquant et repartir de zéro.

En 2016, Dernier train pour Busan avait séduit la critique et conquis son public grâce à son inventivité, ses jeux de mise en scène et son scénario gonflé à l’adrénaline autant qu’à l’hémoglobine. On était en droit d’en attendre autant pour cette suite, guidée par le même réalisateur et, qui plus est, estampillée du label sélection officielle Cannes 2020.

Après un démarrage un peu alambiqué et une exposition tirant sur des ficelles scénaristiques déjà connues, Peninsula rentre enfin dans le vif de son sujet lorsque Jung-seok et son équipe arrivent dans la baie d’une Séoul dévastée. Ce que l’on remarque d’emblée, c’est l’attention accordée aux ambiances, avec des plans de nuit impressionnants et des décors plus vrais que nature à mi-chemin entre les ruines de Last of Us et les décombres d’Isla Nublar.

Alors que le récit se dévoile, l’on découvre petit à petit que les zombies ne constituent pas la plus grande menace de la ville, bien au contraire. Un twist qui ne surprend plus vraiment et qui nous déroule une kyrielle de personnages clichés du zombie-verse. Une galerie fort peu innovante, sauvée de justesse par le duo de gamines sorti tout droit d’un croisement savant entre Fast & Furious et les Goonies.

L’action se veut dynamique, surboostée même dans la deuxième partie du film, avec une palette de bonnes idées pompant allègrement dans l’univers de Mad Max, de Thunderdome à Fury Road.

Un cocktail qui, sur le papier, avait tout pour ravir nos papilles. Hélas, Peninsula s’enlise tristement dans l’écriture peu inspirée de ses personnages et ne parvient jamais vraiment à engager le spectateur. L’empathie pour les héros, pourtant bien campés par un casting tout à fait respectable, se noie régulièrement dans le mélodrame et les violons les plus exaspérants, étirant jusqu’à n’en plus pouvoir les sacrifices des bons ou le calvaire des mauvais. En résulte que le film, s’il décuple ses ambitions et aligne les références du meilleur cru, n’arrive jamais à dépasser en qualité son prédécesseur, laissant au final un goût de vu et revu dans la bouche, malgré ses bonnes idées.