Noé de Darren Aronofsky

noe affiche

Noé

de Darren Aronofsky

Fantastique, Aventure, Péplum

Avec Russell Crowe, Jennifer Connelly, Emma Watson, Anthony Hopkins

Sorti le 9 avril 2014

Critique :

Sur une Terre minée par la cruauté des Hommes, Noé est chargé par le Créateur d’accomplir une mission cruciale : ériger une arche pour sauver l’Humanité d’un proche cataclysme…

L’histoire de Noé est sans doute l’un des épisodes les plus populaires du livre de la Genèse. Un récit de quelques pages à peine qui a pourtant marqué l’esprit de milliards d’êtres humains, croyants ou non, que Darren Aronofsky a choisi d’adapter au cinéma … et en BD.

Car avant la sortie de son film Noé (Noah), c’est en bande dessinée que le réalisateur, alors crédité comme scénariste, a tout d’abord choisi de ressusciter le personnage biblique au travers de 4 tomes. Plus qu’un simple récit parallèle ou qu’un quelconque produit dérivé, les planches du comics s’apparentent parfois à un véritable storyboard tout en affichant certaines différences volontaires avec la réalisation audiovisuelle.

Mais c’est bien entendu sur la version cinématographique que le cinéaste américain était attendu au tournant, 3 ans après avoir marqué le public, et la presse, avec son génial thriller psychologique Black Swan.

Déjà mis en scène à maintes reprises, la fable créationniste de Noé n’avait cependant jamais été abordée sous l’angle d’une aventure à grand spectacle. Jamais, jusqu’à aujourd’hui. C’est en effet le pari (osé) de la version 2014 de Noé.

Avec Noé, Aronofsky se voit (enfin) octroyer la confiance des studios hollywoodiens, avec les conséquences financières intrinsèques. Résultat, cette nouvelle version cinématographique de ce mythe fondateur bénéficie d’un budget colossal, supérieur à l’ensemble des budgets des films antérieurs d’Aronofsky.

C’est donc sans véritable surprise que le casting est un véritable déluge incontestable d’acteurs talentueux, de Russel Crowe à Jennifer Connelly en passant par Anthony Hopkins et Emma Watson, tous à la hauteur de leur réputation.

Mais si Noé séduit par ses comédiens et par son univers visuel extrêmement prolifique, combinaison gagnante entre la vision du réalisateur et les effets spéciaux de Industrial Light & Magic (société incontournable à l’origine, notamment, des effets visuels de Star Wars, Jurassic Park ou encore Harry Potter), le film se noie dans la facilité. Trop de miracles, tuent le miracle, et par la même occasion le scénario, qui jouit d’interventions divines ne laissant plus aucune liberté à la cohérence et aux motivations des personnages alors que le film prône haut et fort un certain « réalisme ».

La bande originale, orchestrée par Clint Mansell et le Kronos Quartet pour leur troisième collaboration avec le cinéaste (après Requiem For A Dream et The Foutain), se veut très pesante, en adéquation avec le ton sombre de ce péplum épique entremêlé à un drame familial.

Bref, cette « histoire originelle de la fin du monde », pour reprendre les termes du réalisateur, brasse certains thèmes chers au réalisateur (mort, amour et sens du sacré) mais s’oublie dans une poésie artificielle, notamment avec un final kitsch et édulcoré à souhait. Aronofsky nous plonge une nouvelle fois dans des espaces et des situations hors normes mais sans la réussite et l’étincelle de ses précédentes réalisations. Dommage.

 

A propos Quentin Geudens 95 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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