L’Ordre des médecins : une émouvante histoire familiale

L’Orde des médecins
de David Roux
Drame
Avec Jérémie Rénier, Marthe Keller, Zita Hanrot
Sorti le 23 janvier 2019

David Roux, ancien journaliste de théâtre, s’est vite intéressé au cinéma en aidant à droite et à gauche et en développant des projets de courts-métrages. Ce qui lui a donné accès à l’atelier scénario de la Femis où il a travaillé sur les prémices de celui de l’Ordre des médecins. Un premier scénario, à l’époque, qui est centré sur un autre personnage, s’éloignant de son histoire personnelle qui deviendra par la suite le point central du film.

Cette histoire, c’est celle de Simon, pneumologue expérimenté et sûr de lui qui, confronté tous les jours à la souffrance et à la mort des patients de l’hôpital, a appris à se protéger et à rester le plus professionnel possible. Mais quand sa mère est admise dans un autre service, il se sent impuissant et doute de sa vocation et de ses certitudes.

Si Simon remet en cause sa profession et son manque d’utilité face à la grave maladie de sa mère, le film montre aussi un être humain qui s’est consacré totalement à son métier, à un endroit où il a trouvé sa place, tout en délaissant sa famille qui semble si stable. En plus d’accepter la souffrance liée à son métier, il va devoir aussi accepter la souffrance personnelle et être plus présent auprès de ses proches.

Si le milieu médical est proche de la vie de David Roux (son père, sa mère et son frère sont médecins) et qu’il raconte de manière mi-autobiographique mi-fictionnelle l’histoire de son frère pendant les derniers instants de sa mère à l’hôpital, c’est justement le sujet de la souffrance et de la (non)présence auprès des proches qui est le sujet universel de ce film.

Dans un style quasi documentaire, David Roux donne aussi la part belle à ces acteurs : Jérémie Renier porte le film à bout de bras et Marthe Keller est émouvante dans ce rôle de femme en fin de vie. L’autre personnage important du film est l’hôpital, ce lieu où presque tout se déroule et qui donne au long métrage une forme de huis clos anxiogène.

Grâce à une retranscription réaliste à l’écran de la vie dans un hôpital et à un sujet plus universel qu’il n’y paraît de prime abord, L’Ordre des médecins réussit le pari de nous émouvoir et de continuer à explorer le monde médical au cinéma (déjà traité abondamment par Thomas Lilti dans Hippocrate, Médecin de campagne et Première année).

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine