Nick Waterhouse : Never Twice

Sobre mais néanmoins explicite, la pochette de Never Twice, le nouveau disque de l’américain Nick Waterhouse, indique d’entrée de jeu la couleur. On y aperçoit le chanteur, debout devant une impressionnante collection de disques et égrenant sa Gibson L-50 Archtop. Le style ‘Buddy Holly’ ne trahit pas et l’on sent alors que l’objet renferme un condensé de musique vintage, inspirée du rhythm’n’blues, du rock et de la soul des années 1950.

L’album s’inscrit ainsi dans une tendance que l’on a pu observer ces dernières années et qui cherche à remettre à l’honneur certains styles d’antan. Tendance dont font notamment partie le groupe Sharon Jones & the Dap Kings – récemment apparu dans le film Le loup de Wall Street ou, encore plus récemment, dans le dernier épisode de la série Marvel’s Luke Cage –, Eli ‘Paperboy’ Reed ou, dans une moindre mesure, Amy Winehouse.

Dès les premières notes, on sent que l’on va passer quarante minutes remplies d’une énergie folle. Le morceau qui ouvre l’album, It’s time, démarre lentement sur quelques notes d’orgue Hammond (instrument iconique notamment utilisé par Procol Harum pour A Whiter Shade of Pale et, surtout, Percy Sledge avec When a Man Loves a Woman) dans un style rappelant les musiques d’ambiance de soirées 50’s avant de décoller au moment du refrain. Le ton est alors donné et on sent l’habileté des musiciens !

Nick Waterhouse, qui en est à son troisième album, témoigne ici de tout son savoir-faire mais également de sa capacité à viser une certaine forme de renouvellement (l’album ne s’appelle probablement pas Never Twice pour rien !)

On sent en effet la maîtrise du sujet et la capacité de l’artiste à honorer ce style musical sans tomber dans le plagiat. La frontière est pourtant mince ! Mais ici, l’assimilation musicale se ressent dans chaque note, et Waterhouse s’approprie véritablement ce style, se permettant ça et là quelques envolées (notamment sur Stanyan Street, parcouru de solides passages instrumentaux, ou sur le plus posé Lucky Once).

Particulièrement représentatif de cette capacité, le morceau Tracy, qui fait furieusement penser au célèbre Hit the Road Jack de Ray Charles mais dérive rapidement jusqu’à devenir propre au style de l’album tout entier, et donc de Nick Waterhouse.

S’achevant sur l’entraînant L.A. Turnaround, premier single de l’album, Never Twice se révèle ainsi être un très bon disque, témoin d’un style musical jamais totalement mort mais qui connaît ici une mise à l’honneur particulièrement intéressante.

 

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