« Mon grand-père et moi » : jeux de mains, jeux de vilains ?

Mon grand-père et moi
de Tim Hill
Comédie
Avec Robert De Niro, Uma Thurman, Christopher Walken
Sortie le 7 octobre 2020

Le film brouille les pistes dès son titre francophone, Mon grand-père et moi, laissant suggérer aux spectateurs une suite à la saga Mon beau-père et moi avec déjà un Robert de Niro en patriarche. Il n’y a pas bien sûr aucun rapport entre les deux films. The War with Grandpa est l’adaptation d’un roman américain populaire de Robert Kimmel Smith où un jeune garçon est envoyé vivre dans le grenier poussiéreux de la maison familiale, car sa mère a décidé d’amener papy à vivre avec eux et lui a donné sa chambre. Révolté par la situation, il décide, sur les conseils plus ou moins avisés de ses potes d’école, de lui envoyer une déclaration de guerre tant qu’il n’aura pas récupéré son dû. Aidé lui aussi de ses amis, Papy Ed va en faire voir de toutes les couleurs à son petit-fils adoré. Mais jeux de mains, jeux de vilains ?

Le film sort un peu de nulle part car il a déjà été reporté plusieurs fois depuis deux ans. Tout d’abord, la distribution a été arrêtée après l’affaire Weinstein qui a remis en cause tous les projets issus de sa boîte. Et ensuite, après la reprise par 101 studios, l’impossibilité de sortir en salle pour cause de Covid-19. En tous cas pour la version officielle. Si le projet ne démérite pas totalement, on est loin d’avoir affaire à un grand film de cinéma.

Si le film profite du potentiel comique de mettre un Robert de Niro vieillissant en difficulté (avec aussi à ses côtés Uma Thurma, Jane Fonda, Christopher Walken), on ne verra pas grand-chose, le film se contentant de deux-trois pièges, quelques gags plus ou moins réussis, d’une partie de dodgeball (le balle aux prisonniers américain et avec des règles sportives) sur trampoline entre vieux et gosses, et deux trois phrases moralisatrices sur les méfaits de la guerre. Le plus gros problème venant du fait que le réalisateur Tim Hill (connu pour des films à base d’animation tels que Garfield 2, Alvin et les Chipmunks, Hop, etc.) ne sait jamais s’il veut rester sage et viser un public enfant ou s’il veut y aller à fond à la manière d’un Maman j’ai raté l’avion.

Au final, si on prend plaisir à revoir certains au casting et si on ne passe pas réellement un mauvais moment, il faut admettre qu’on oublie ce film aussi vite qu’on l’a découvert.

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine