Lolo ou le trublion Tanguy pervers

lolo affiche

Lolo

de Julie Delpy

Comédie

Avec Dany Boon, Julie Delpy, Vincent Lacoste

Sorti le 28 octobre 2015

En thalasso à Biarritz avec sa meilleure amie, Violette, quadra parisienne travaillant dans le monde de la haute couture, rencontre Jean-René, fraîchement divorcé. Après des années de solitude, elle se laisse séduire par cet homme gentil et honnête ; il la rejoint à Paris où il tente de s’adapter au microcosme bien particulier de la mode dans lequel elle évolue. Mais c’est sans compter sur la présence de Lolo, le fils chéri de Violette, prêt à tout pour détruire le couple naissant et conserver sa place de favori.

Présenté en ouverture des Venice Days, cette comédie romantique de et avec Julie Delpy nous baigne d’entrée dans des dialogues assez crus – voire vulgaires – entre deux quadragénaires en mal d’amour et qui ne mâchent pas leurs mots quand elles parlent de sexe. Violette entame une relation avec Jean-René, qui, il faut bien le dire, n’est pas tout à fait « son genre ». Ce nouvel amoureux est interprété par un Dany Boon en informaticien un peu rural, modeste et bien gentil, ce qui ne change malheureusement pas trop l’acteur de son registre « brave homme un peu campagnard et naïf »

Le scénario n’est pas vraiment original ; on frôle sans conteste le remake de Tanguy puisqu’il mêle la romance d’un couple gâchée par un fils – beau-fils – au complexe d’œdipe non résolu à tel point qu’il en devient pervers. Lolo entretient en effet avec sa mère Violette, une semi-dépressive hypocondriaque, une relation malsaine dans laquelle aucun homme ne peut trouver une place. Il s’emploie d’ailleurs méthodiquement à faire chavirer chaque rencontre et c’est lui qui devient finalement le vrai héros du film en fils psychotique et démoniaque amoureux de sa mère ; ce rôle est interprété avec brio par Vincent Lacoste. Si Karin Viard, quant à elle, nous offre un second rôle aux dialogues percutants, peut-être que Dany Boon aurait mérité autre chose qu’une partition à répétition.

La comédie reste le registre le plus délicat à manier dans le 7ème art et ce long métrage ne sort pas du lot ; on ne s’ennuie pas mais ce n’est pas le meilleur film de Julie Delpy, la parodie est trop lourde.

A propos Inès Bourgeois 37 Articles
Journaliste du Suricate Magazine