« J’irai tuer pour vous » : mémoires d’un homme de l’ombre

Titre : J’irai tuer pour vous
Auteur : Henri Lœvenbruck
Editions : J’ai Lu
Date de parution : 16 octobre 2019
Genre : Polar, Thriller

J’irai tuer pour vous est récemment sorti en poche, ce qui nous donne l’occasion de saluer à nouveau le travail colossal de l’auteur, Henri Lœvenbruck, pour ce roman aux allures de fresque politique sur une toile de fond historique.

Quand on pense aux attentats de Paris, on pense d’abord à Charlie Hebdo ou aux évènements du Bataclan. Pourtant, en 1985, Paris avait déjà été frappée par une vague d’attentats à la bombe et avait été paralysée par une peur d’un nouveau genre, celle du terrorisme moderne. C’est dans cette France impuissante face à une menace qu’elle ne comprend pas que Henri Lœvenbruck dépeint sa trame. Qui sont les auteurs de ces attentats ? Pourquoi agissent-ils ainsi ? Comment les arrêter ? C’est la panique dans les hautes instances de la république. Dans un même temps, des otages français sont retenus au Liban et les négociations pour les libérer semblent vaines. Les évènements qui se passent au Liban ont-ils un lien avec ceux qui se passent à Paris ? Olivier Dartan, agent de la DGSE, organisme français chargé de la sécurité extérieure, tente de démêler les différents évènements pour à la fois comprendre les attentats et libérer les otages. Pour ce faire, il va mettre la main sur Marc Masson, déserteur de l’armée française doté d’aptitudes certaines sur le terrain, et en faire son homme de main, de manière tout à fait officieuse.

Henri Lœvenbruck trouve les mots justes pour mettre en lumière ce pan de l’histoire française. L’intrigue politique est décrite plutôt précisément, sans que le novice ne s’y perde toutefois. Les différents points de vue aident : d’un côté Marc Masson, de l’autre Olivier Dartan, ou encore Jean-Paul Kauffman. Les histoires des personnages s’entremêlent pour démêler la grande Histoire et comprendre le dessous des cartes. Toutefois, le roman est épais et sans doute faut-il avoir le goût du détail historico-politique pour en apprécier certaines longueurs.

Un bon roman donc, avec un travail colossal en coulisse qui se ressent, mais un long roman, qui saura être apprécié à sa juste valeur par les lecteurs mordus d’histoire politique contemporaine.