Dive In, comme une allégorie de la fougue et de la jeunesse

© Dimitri Schweizer

Mis en scène par Micha Goldberg. Avec Nacho Aparicio, Carlos Barquero, Helena Berger, Julian Blum, Beatriz Duarte, Sofia Enrique Martinez, Andrea Gonzalez Vazquez, Elise Martin, Mia Mattenklott, Ana Julia Moro Brene, Ruben Olave, Hugo Pernel, Lucas Pierredon, Abdiel Kir-Jada, Alix Schils, Laila Umeko, Marco Solis Fallas. Du 14 décembre au 21 décembre 2022 au Théâtre National.

Sur la scène du National, c’est 17 personnes de 12 nationalités différentes, issu-e-s de la même promotion de l’ESAC, l’Ecole Supérieure des Arts du Cirque de Bruxelles, qui nous accueillent pour nous présenter leur premier spectacle.

Ils sont jeunes et quand ils montent sur scène, c’est cette fougue qu’ils nous lancent en plein visage. Ca part vite, fort. Ca bouge, ça saute, ça vole. Il y a du chant, il y a du cirque, il y a des instruments. Le début ressemble à un warm-up d’avant show, ils nous attisent, nous mettent le feu. Comme un chauffeur de salle préparerait la foule avant la venue de la vedette principale.

Une histoire de corps

On nous conte un rapport au corps. Il est tantôt maltraité, avili, recroquevillé. Tantôt félin, conquérant, éphémère. L’effort est invisible. Les prestations physiques sont impressionnantes en termes d’élasticité et de maitrise. On ne peut se retenir de penser que c’est la représentation même de la jeunesse. Ces corps forts, capables et presque sans limites, qui durant une heure ne ménageront pas leurs efforts, subiront, iront au bout d’eux-mêmes, par amour pour leur art. La cohésion et la complicité du groupe est très présente. Et nous osons le dire, peut-être un peu trop parfois. Leur empêchant par moment de passer ce fameux quatrième mur pour venir nous rencontrer.

L’esthétisme : un choix singulier

Lorsqu’il s’agit d’œuvre liée à la performance physique, l’esthétique joue un rôle majeur. Une création de tableaux où la combinaison de la lumière, de la prestation de l’artiste et de la mise en scène permettent de faire naitre une émotion chez le spectateur. Dive In a pris le pari de faire un choix particulier. Les artistes sont habillés comme dans la vie. Les chorégraphies dansées sont volontairement erratiques et singulières. Ces choix servent surtout à appuyer la symbolique liée à la fougue de cette jeunesse : brute, pulsionnelle, instinctive. Toutefois, nous avons parfois regretté l’absence de tableaux esthétiquement plus nets ou encore l’absence de synchronisation dans les chorégraphies de groupe. Mais ce dernier point peut encore être largement discuté suivant que l’on considère qu’il s’agit d’un parti pris de la mise en scène.

Dive In est un spectacle vivant, brut, pulsionnel. Il ravira les amateurs de prestations non conventionnelles, jouant volontairement avec les codes. Pour les autres, c’est une occasion de sortir de sa zone de confort, d’aller à la rencontre de l’inconnu… et qui sait au final, d’avoir une belle surprise.