D’après une histoire vraie : forget it Roman, it’s faketown

D’après une histoire vraie

de Roman Polanski

Drame, Thriller

Avec Emmanuelle Seigner, Eva Green, Vincent Perez

Sorti le 1er novembre 2017

Delphine, auteure à succès, est épuisée par la tournée de son dernier ouvrage, un livre très personnel sur la relation qu’elle avait avec sa mère. Atteinte du syndrome de la page blanche, elle est confrontée à une grave crise créative et émotionnelle. Harcelée par un anonyme, c’est au bord de la dépression qu’elle rencontre la mystérieuse Elle. Les deux femmes deviennent rapidement amies. Mais qui est ce curieux personnage dont Delphine ignore tout et qui semble pourtant si bien la comprendre? Très vite, leur relation prend une étrange tournure…

Qui n’a pas pleuré devant Le Pianiste, frémit devant Rosemary’s Baby et Le Locataire ? Qui ne s’est pas perdu dans la beauté brute de Chinatown ? Un Polanski est toujours attendu avec beaucoup de fébrilité, car son œuvre procure, en général, de grands moments d’extase cinéphilique. En général, c’est le mot. Car D’après une histoire vraie est malheureusement ce qu’on pourrait qualifier de Polanski mineur.

L’œuvre de De Vigan semblait pourtant avoir été écrite pour le réalisateur d’un des plus grands films fantastiques de tous les temps. Outre ce terrain de jeu familier, un film de femmes réunissant le duo Eva Green/Emmanuelle Seigner avait de quoi faire rêver. Hélas, rien ne prend réellement. Si Green est une fois de plus magistrale, le reste du casting patauge dans une transposition à l’écran fade et sans imagination.

A l’instar de son héroïne, Polanski manque cruellement d’inspiration. Son talent pour le suspense et l’angoisse fait pâle figure face à des dialogues creux voire faux. Sans réellement nous faire peur, il accumule les clichés faciles et autres évidences scénaristiques. Lui qui d’habitude surprend, s’enlise dans une intrigue cousue de fil blanc et qui n’apporte rien de neuf. Réalisateur parmi les plus grands, son adaptation ressemble à un hommage raté des thèmes qui lui sont récurrents. Déception.

A propos Elise Voillot 51 Articles
Journaliste du Suricate Magazine