Blair Witch, projet tiroir-caisse

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Blair Witch

d’Adam Wingard

Horreur

Avec Brandon Scott, Callie Hernandez, Valorie Curry, James Allen McCune, Corbin Reid

Sorti le 21 septembre 2016

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Dix-sept ans après le coup d’éclat du Projet Blair Witch, des gens bien intentionnés ont décidé de nous gratifier d’une suite, qui prend d’ailleurs plutôt des allures de remake déguisé. Dans un même mouvement, ce nouveau Blair Witch fait également passer à la trappe une première suite (Book of Shadows : Blair Witch 2, en 2000), tombée depuis longtemps dans les oubliettes nanarophiles.

Alors que le premier film dévoilait des bandes vidéo « retrouvées », documentant la disparition mystérieuse, en 1994, de trois jeunes étudiants en cinéma dans la forêt de Black Hills dans le Maryland, cette nouvelle version met en scène James – le frère de l’une des trois disparus – et quelques amis à lui, partis chercher des réponses dans la même forêt, vingt ans plus tard.

Là où le film de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez était fait d’images montées à partir de deux caméras à l’épaule, celui-ci entend bien moderniser les médiums en utilisant des images de caméras frontales, fixées à l’oreille de plusieurs protagonistes, ainsi que celles d’un drone, lequel permettrait d’aérer le film visuellement et de proposer notamment des vues aériennes de la forêt.

Non seulement ce choix apparait comme une coquetterie superflue mais, en plus, cette diversification des supports ne fait que dissiper l’angoisse et le malaise de l’isolement, bien présent dans le film de 1999. Il ne faut également pas oublier que le Projet Blair Witch, au moment de sa sortie en salle, inventait pratiquement un sous-genre horrifique – en s’appuyant tout de même sur une base solide et bien antérieure, le Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato. À l’inverse, ce Blair Witch arrive après une flopée de films d’horreur de « found footage » sortis soit au cinéma soit en Direct-to-DVD, et pâtit forcément de la comparaison, non seulement avec son modèle original mais également avec toutes les imitations et les ersatz de celui-ci.

Rien ne différencie ce petit film d’horreur assez ennuyeux et plan-plan du tout venant du genre, alors que la marque « Blair Witch » appelle à la même surprise que provoqua le premier. Et l’utilisation d’acteurs déjà vus dans des séries – là où les trois protagonistes du Projet Blair Witch étaient complètement anonymes – ne fait que renforcer cette impression de banalité.

Le plus étonnant reste encore la présence à la réalisation d’Adam Wingard, auteur de deux films de genres inégaux mais prometteurs (You’re Next et The Guest) et instigateur de l’anthologie de l’horreur V/H/S, duquel on attendait tout de même mieux que cette redite appliquée et très peu inspirée, pur produit commercial destiné à rééditer le succès-surprise de son modèle.

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