BIFFF jour 8 : une chronique sponsorisée par la Juventus de Turin


Another evil : et si les fantômes étaient gentils ?

Et si finalement, les fantômes étaient des gars sympas juste là pour s’occuper de leurs affaires pendant que nous, on les oblige à dégager de leur maison parce qu’ils nous font peur ? Ah ben oui, on n’y avait pas pensé à celle-là ! Eh bien, c’est une des questions que pose Another Evil. Il faut dire que pour dégager les esprits de sa baraque, Dan a fait appel à un exorciste aussi faux qu’une simulation de Neymar dans le grand rectangle. Et il va bien s’en mordre les doigts vu que ce dernier, un pauvre type notoire, va lui en faire voir de toutes les couleurs. C’est sûr, Another Evil ne s’inscrit pas dans la lignée des films que l’on a l’habitude de voir au BIFFF et tant mieux ! Grâce à son originalité, il arrive à casser les codes du genre et à désorienter le spectateur. Et malgré quelques défauts visibles dans la réalisation, on est impatient de voir ce que le réalisateur pourra nous donner à l’avenir !


Kill Command : entre Terminator et Dog Soldiers

Ça y est, appelez Schwarzy, les machines ont décidé de nous exterminer ! Dommage, le capitaine Bukes et son équipe de choc ne s’en rendent compte que lorsqu’ils arrivent sur leur terrain d’entraînement. Si le début de ce Kill Command pompe allègrement l’excellent Dog Soldiers (remplacez les loups garous par des robots tueurs et c’est la même chose) la suite s’apparente plus à une rencontre entre Terminator et un film futuriste. Loin d’être mauvais, ce Kill Command tient finalement la route malgré nos doutes de départ et malgré son côté très bruyant et rentre-dedans. Un peu comme Mario Mandzukic qui met des coups à tout le monde et sort quand même sous les applaudissements. Refrain connu.


Replace : miroir, mon beau miroir

Kyra a un problème dans la vie : elle refuse totalement de vieillir un jour. Ça et la lèpre qui lui gagne petit à petit tout le corps. Au final, elle trouve une solution plutôt acceptable en tuant des jeunes filles et en greffant leur peau sur elle pour remplacer la sienne. Normal. Avec Replace, Norbert Keil a parfaitement compris ce qui faisait un film réussit : un bon début et une bonne fin. Dès les premières minutes, il arrive à totalement désorienter le spectateur tel un dribble de Cuadrado. Et si le film comporte peut-être un quart d’heure de trop, il arrive à donner une cohérence au tout cinématographique dans la fin du film. Aussi efficace et propre qu’un tacle de Chielini dans le grand rectangle, ce Replace est à coup sûr une des bonnes surprises du festival. Et on en redemande !


Operation Mekong : tu vas l’avoir ta putain de guerre !

Basé sur des faits réels, Opération Mekong nous raconte la lutte de la brigade des stupéfiants face au Triangle d’Or de la drogue en Asie. Et si au niveau stupéfiant, le boulot des policiers en Belgique se limite à aller choper le dealer du coin qui revend de la beuh coupé au sable à sa cousine, là-bas c’est légèrement différent. Véritable film policier à suspense, Operation Mekong fait office de blockbuster chinois avec un budget qui a du friser le PIB de l’Ouganda ! Le film tire dans tous les sens mais arrive, chose rare, à garder le public pendant deux heures. Bien sûr, on ne lui donnera pas la prime du meilleur scénario, mais ça se laisse voir dans une bonne soirée entre potes. De l’action, de la violence, des coups un peu partout, un match de Sami Kedhira en somme.


Director’s Cut : tu sais où tu peux te le mettre ton quatrième mur ?

Tout comme les 40 personnes restées au Ciné 2 hier soir, on était impatient de voir ce qu’allait nous fournir ce Director’s Cut qui nous semblait complètement barré. Et pour le coup, nous n’avons pas été déçu, c’est sûr ! Financé grâce à du crowdfunding, ce Director’s Cut démonte un à un les clichés d’Hollywood et les erreurs des films qui y sont tournés. Véritable mise en abyme qui fleurte entre humour noir et faux documentaire, le film réussit à surprendre son audience et nous emmène dans son monde totalement barré. Et au final, c’est aussi savoureux et efficace qu’une frappe de Dybala à l’entrée de la surface ! Véritable ovni, ce Director’s Cut nous fait vivre une nouvelle expérience du cinéma de genre. Et même si le film n’aura certainement pas un bon accueil critique, au BIFFF, on adore ça !

A propos Olivier Eggermont 117 Articles
Journaliste du Suricate Magazine