Si je n’ai parcouru que la première semaine de ce festival, qui me tient lieu de rendez-vous annuel, j’ai néanmoins visionné assez de films pour neutraliser bon nombre de mes neurones. Oui, le BIFFF est un festival où les intelligences se décontractent et deviennent fécondes en âneries. Parmi les films que j’y ai vus, laissez-moi vous présenter mon top 3… ainsi que mon flop 3.
Top :

1. Touche Me
On est tous plus ou moins déglingués à cause de ce monde de fous. Alors, si un extra-terrestre — dont la forme humanoïde rappelle l’apparence de Tarzan — peut vous soulager de vos maux par un simple contact, et se révèle être en plus le meilleur coup grâce à ses tentacules qui orgasment, que feriez-vous ? Bon, c’est vrai qu’il n’est pas aussi christique qu’il en a l’air, puisqu’il a de sombres projets pour la Terre… mais n’a-t-on pas décrété que tout ce qui est gentil est ennuyeux ?
Touch me est une belle surprise : je m’attendais à un hentai consommable comme de la malbouffe, j’ai obtenu un gai voyage gastronomico-psychédélique.
2. Fury
Je n’étais pas prêt. J’ai pourtant lu qu’il y serait question de Médée (ça s’annonçait donc tragique), de viol (je craignais la violence de la scène à venir), mais je ne m’attendais pas à ce rythme-là, à cet air irrespirable qui, en plus de nous faire suffoquer, nous agite vigoureusement vers des azimuts émotionnels négatifs. Le spectateur est malmené, mais le cinéma ça sert aussi à être pris dans des devenirs effrayants où tourbillonnent les passions tristes : des devenirs qui donnent beaucoup à réfléchir.
3. Dead Lover
Retirez quelques points de QI au Dr Frankenstein, et vous obtiendrez la fossoyeuse de Dead Lover. Un plaisir que ce conte humoristique, où l’amour et la mort se disputent la victoire sur fond de puanteur cadavérique, le tout dans un format 16 mm qui fait toujours son petit effet.
Flop :

Une secte et, comme d’hab, un bébé à naître devient l’objet d’un engouement malsain — mais ne comptez pas sur le film pour nous donner à entrer dans l’espace mental des membres de la secte. C’est confus plus qu’énigmatique : la noyade assurée.
2. Broken Bird
Le personnage principal, singulier ? Pas autant que Rob, le protagoniste de Nekromantik. Oui, comme lui, elle aime les cadavres, parce que… pfff, pardonnez-moi, j’ai pris la résolution de cesser de rendre compte d’explications ad hoc complètement superflues… Il ne me reste qu’à vous dire que j’ai attendu le générique comme s’il s’agissait du messie.
3. Planète B
On a beau être friand du jeu d’Adèle Exarchopoulos, ça ne suffit pas à vaincre l’ennui qui s’installe devant un film qui ne manque certes pas d’un projet, mais qui le met en oeuvre maladroitement, si bien qu’il perd de sa superbe pour devenir un succédané aux émissions de téléréalité ou un ersatz dépassionné de Battle Royale. Une prison virtuelle, d’accord, mais l’exécution de cette recette sympa sur le papier a généré un résultat d’une extraordinaire fadeur — morale de l’histoire : ne cuisinez pas sans épices.
BIEN :
– Les bananes plantains du food truck
– La safer space
– Les différents acteurs de l’organisation
– Un film interactif
– L’Estaminet
PAS BIEN :
– Marchandisage paresseux
– Silent screenings
– L’inflation
– Toujours pas de café latte
Les cotes :
8/10 : Touch me
7/10 : Dead Lover, Hola Frida, Fury
6/10 : 2073
5/10 : Hello Stranger
4/10 : Planète B
3/10 : Welcome Home Baby, Broken Bird