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    [BIFFF 2025] Top, flop, notes, BIENS et PAS BIENS de Cheyenne Quévy

    TOP :

    1. Un monde merveilleux

    Un monde merveilleux, ce n’est pas le meilleur des mondes. Mais c’est tout comme. L’humour en plus. Pour son premier film, Giulio Callegari imagine une réalité pas si augmentée, et surtout pas si lointaine, dans laquelle les robots repassent vos chemises et vous poussent à donner de l’argent au sans-abri à qui vous venez de dire d’un air profondément désolé que vous n’aviez plus de monnaie. Un robot qui vous dénonce auprès du service d’aide à l’enfance quand vous utilisez votre fille de dix ans pour voler dans les magasins. Bref, la route du progrès. Avec un monde merveilleux, Callegari signe un road movie numérique, plein de tendresse et surtout d’humour. Et au menu, Blanche Gardin. 

    2. Dead Talent Society 

    Le pitch était inattendu. Ça pouvait être un top. Mais ça pouvait surtout être un flop. Un truc de type comédie macabre cheapos où le spectateur se perd dans des intrigues de cabaret un peu hasardeuses. Dead Talent Society, c’est la Star’Ac des morts. Le but : faire peur aux vivants. Et celui qui y parvient le mieux bénéficie d’une certaine fame dans l’au-delà. Mais la compétition est rude. Et comme dans la Star’Ac, il y a les stars au repos. Celles qui ont vécu leur moment de gloire avant de se faire doubler par une nouvelle égérie moins croulante. Catherine, c’est un peu la Nolwenn Leroy des macchabées. Son numéro n’est plus aussi tendance qu’à l’époque. Mais quand il lui est donné l’occasion de prendre sous son aile une jeune recrue, elle se montre plus douce qu’il n’y paraît. Au final, Dead Talent Society séduit le public et gagne même une place sur le podium de mon BIFFF. 

    3. Rich Flu

    Après le succès vorace de La Plateforme, Galder Gaztelu-Urrutia présente au BIFFF son petit dernier. Mais no spoil, quand ton nom est directement associé à celui d’un film où les gens s’entretuent littéralement pour manger, tu ne te reconvertis pas dans la dentelle. Ceci dit, si Rich Flu était un conte pour enfant, la morale serait de gauche : Accumuler c’est mal. Ou encore : à mort Elon Musk, Jeff Bezos et Warren Buffett. Dans Rich Flu, une étrange maladie décime les riches, à commencer par les plus grosses fortunes. La rapidité avec laquelle les gens clamsent sert de nouvel indicateur socio-économique. Évidemment, ça part en cacahuète, tout ça pour des histoires de blé. Tout le monde cherche à dilapider son argent. Vider les comptes. Se débarrasser de ses économies. Rich Flu est clean dans son exploitation de la critique sociale, usant de mécanismes attendus, mais avec la classe d’un multimilliardaire en pleine crise d’apoplexie devant une assiette de caviar. 

    Mention spéciale pour Lesbian Space Princess 

    Lesbian Space princess, je te déclare ma flamme. Tu m’as séduite. Ton univers de vulve, de queer-verse et de labrys royal m’a émoustillée. Le voyage à clitopolis m’a reposé. Mais voilà, la quête contre les maliens de l’espace est longue et je suis à court de mots. 

    FLOP :

    The Surfer

    Peut-être ai-je mal fait mon programme BIFFF, évitant les nanars de minuit dans lesquels des souris grotesques au poil dru massacrent les honnêtes gens. Des séries Z qui nous inspirent, à nous avengers du bon goût, nos meilleures trouvailles humoristiques. J’aurais aimé pouvoir dézinguer du film à coup de blagues douteuses sur le caca et le sexe. Mais ma sélection m’a plutôt convaincu. Ou alors, je suis indulgente. Quoiqu’il en soit, The Surfer va rider seul sur la vague de mes flops. Et encore, il n’était pas si mauvais. La preuve, je lui octroie la moyenne. Au départ, la bande-annonce suante et languissante m’avait plutôt emballée. Mais le résultat n’était pas tout à fait à la hauteur de mes attentes. Trop de testostérones peut-être. Ou pas assez d’action. The Surfer, c’est un peu le mec lourd en date. Il parle avec une voix suave, mais il ne raconte pas grand-chose. 

    BIEN :

    – L’originalité des films
    – L’équipe du festival
    – La Care Team qui a rendu ma première fois safe
    – Les personnes qui peignent dans le hall et ceux qui peignent sur les corps 
    – La dégustation de rhum 

    PAS BIEN :

    – L’expérience olfactive de la dernière séance au Ciné2
    – L’attente dans le métro 
    – Les Jean-Claudes qui crient à contre-courant pour qu’on les remarque

    Les cotes :

    8/10 : Dead Talent Society, Lesbian Space Princess, Rich Flu, Un monde merveilleur
    7/10 : Pig That Survived Foot-And-Mouth Disease
    6/10 : Court mais Trash, Tabula Rasa, Tummy Monster, California King
    5/10 : The Surfer

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