[BIFFF 2019 : Jour 5] Attention ! Deux pépites ! (l’Espagne et le Japon à l’honneur)

Killer Weekend : Very Blood Trip 

Une bande de pote, un enterrement de vie de garçon, un weekend de défonce prévu. Dit comme ça, tu me rajoutes What’s My Age Again de Blink 182 et tu as le scénario d’un nouvel American Pie ! Sauf que là ça se passe dans la campagne anglaise et que l’accent british ça fait beaucoup moins sophistiqué sur un militaire bedonnant déguisé en zombie. Parce que pour l’enterrement de vie de garçon de Sam, ses potes ont décidé de lui offrir un paintball en immersion apocalypse de zombie. Le soucis c’est que le bougre s’y croit vraiment et trucide un des militaires qui l’avait mal regardé. Faut pas les faire chier les Anglais.

S’il y a bien une chose qui me manquera quand le Royaume Uni aura été dévasté par la guerre civile à la suite du Brexit, c’est la comédie noire britannique. Largement inspiré par l’humour grinçant et le rythme d’une œuvre comme Shaun of the Dead, ce Killer Weekend n’a bien entendu pas la prétention d’égaler son illustre prédécesseur mais nous gratifie quand même d’un bon moment. Entre humour potache, gags de situation et un crew copié-collé sur celui de Very Bad Trip, on se marre bien pendant 1h20 et c’est là le principal. O.E.

One Cut of the Dead : briseur de murs 

Attention, véritable pépite ! Et pourtant, on ne va pas vous mentir (comme on vous l’a dit le premier jour, on vous dit toute la vérité pendant le BIFFF), on n’était pas prêt pour ça en arrivant dans la salle. Avec son allure de série Z assumée et son affiche de ciné 2 à 00h30, ce One Cut of the Dead ne nous promettait pas du rêve. Surtout quand on sait que le bébé est un film de fin d’étude (sans Benoit Poelvoorde cette fois) qui n’a coûté que 20.000 dollars. Au final, on ressort avec ce qui sera très certainement notre coup de cœur du festival. Oui je sais, il reste une semaine mais il va falloir faire autre chose que The Furies pour le détrôner (non Jonathan, j’ai pas aimé The Furies, je peux quand même garder mon accréditation ? T’es de la police ?).

Difficile cependant d’évoquer le génie de l’œuvre dans sa globalité sans spoiler les concepts qui font toute sa richesse. On se contentera de vous dire que le film brise plus de mur que dans une saison d’Attack on Titan et arrive à casser les codes du genre tout en jouant avec ceux-ci. Prends ça Deadpool ! Au final, ce One Cut of The Dead (qui a déjà rapporté la bagatelle de plus 30 millions de dollars à travers le monde) nous aura pris par surprise comme mon tonton Pascal à Noël à mes 12 ans et nous laisse avec un sentiment d’amour inconditionnel comme le syndrome de Stockholm qui s’en est suivi. Bravo. Tout simplement bravo. O.E.

SuperCaldera is back !

Il l’a dit lui-même sur la scène avant que son film soit projeté : Javier Ruiz Caldera ne réalise QUE pour venir les présenter ses œuvres au BIFFF. Et ça, nous on aime. Car oui, le BIFFF est un peu égocentrique et narcissique. Oui, le BIFFF aime qu’on le flatte de temps en temps et de voir pleuvoir des louanges entre deux karaokés d’acteurs ou réalisateurs. Et par le BIFFF, j’entends bien entendu ici le public du BIFFF. Il y a dans le public du BIFFF un tel sentiment d’appartenance à un festival et un tel amour inconditionnel de celui-ci qu’on peut être sûr qu’un fan du BIFFF défendra toujours ce dernier face à un hérétique qui le critique. Il faut s’y résoudre les gars, le public du BIFFF est l’équivalent filmographique d’un Apple Addict. Et si c’est le cas, Javier Ruiz Caldera est très certainement en passe de devenir notre Steve Jobs. Eh ben oui, comment appelez-vous un mec qui se pointe tous les trois ans avec un nouveau produit prêt à déchaîner les passions et à satisfaire tous les fans qui avaient déjà acheté ses précédents?

Après Ghost Graduation (Grand Prix du festival et Prix du public en 2013) et Spy Time (Prix du Public en 2016), ce SuperLopez n’aura pas déçu les fanzouzs inconditionnels que nous sommes. Après les fantômes et les films d’espionnage, c’est avec son talent habituel que Caldera revisite l’histoire de super héros classique. Mais surtout avec une bonne dose d’humour et un rythme comme d’habitude endiablé. SuperLopez, c’est avant tout une BD culte en Espagne et un personnage parodique totalement assumé, le scénario était fait pour Caldera et le BIFFF. Au final, jamais deux sans trois puisque le réalisateur pourrait très bien faire le triplé en allant chercher un nouveau Prix du Public avec ce SuperLopez qui nous aura régalé une nouvelle fois. À dans trois ans Javier ! O.E.

Rock Steady Row : trafic de vélos à l’unif’

Annoncé comme une sorte de remake de Yojimbo (Le Garde du Corps) de Kurosawa (un samouraï errant qui rejoint deux clans ennemis et cause ainsi leur perte et sauve le village de leur joug), Rock Steady Row se déroule cette fois dans une université. Le recteur, intéressé que par l’argent ne dépense plus rien pour la vie quotidienne des étudiants et laisse carte blanche à deux sociétés : Kappa Brutus Omega (fils à papa et sportifs) et The High Society (les intellos). Ces deux sociétés font leur loi sur le campus et se livrent à un trafic de vélo, seul moyen pour les étudiants lambdas d’échapper à ces fous furieux. Un jour, un nouvel étudiant débarque et décide de ne pas se laisser faire.

Si ce film indépendant a l’honnêteté d’aller à fond dans son concept, il faudra choisir d’y rentrer ou de rester en dehors. Les baraquements en ruine, les vols de vélos, le président de Kappa qui lancer des crayons pointus, le nouveau et son baladeur magique, etc. nous ont laissé de marbre. D’un côté on est ravi que cela ne dure que 1h17, de l’autre, on ne peut qu’encourager ce genre de cinéma qui sort des sentiers battus et qui devrait plaire à d’autres que nous. L.S.

The Dead Ones : High School is Hell

C’est avec cette phrase sur l’affiche que le film est vendu. Rien qu’avec cette phrase et 10 minutes de films, vous aurez compris que les déambulations des 4 protagonistes dans une école vide et en fait une projection de l’au-delà de la tuerie qui a eu lieu en journée. Confrontés aux fantômes qui traînent dans les couloirs, ils vont essayer de comprendre ce qui leur arrive et comment s’en sortir. C’est un peu comme un épisode de Columbo mais pas fait exprès. Le tout avec une sorte d’happy end indigeste. Reste un réalisateur sympathique, quelques bons effets visuels et le courage d’aborder de front une véritable problématique américaine, les tueries à répétition dans les écoles secondaires. L.S.

Loïc Smars et Olivier Eggermont

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine