Au Québec, les ciné-parcs (ou drive-in) font mieux que résister

Si le catalogue de Netflix n’a plus de secret pour vous et si le cinéma traditionnel vous donne envie de mettre des low-kicks aux mangeurs de pop-corns, sachez que le ciné-parc (ou « drive-in movies » dans sa version anglophone) peut être une alternative intéressante… même s’il vous faudra traverser l’Atlantique pour en profiter régulièrement.

C’est un fait, l’âge d’or du cinéma est révolu et chaque complexe rivalise aujourd’hui d’ingéniosité pour encourager les spectateurs à quitter leurs canapés. Dans ce contexte, on pourrait croire que le cinéma drive-in, alourdi par la contrainte écologique qu’il représente aujourd’hui, vit ses dernières heures. Que nenni ! L’ouverture d’un nouveau ciné-parc en mai dernier à Val-Morin, au Québec, prouve en effet que ce genre d’attraction a encore un avenir, peut-être sous une forme différente.

Apparu dans les années 30 aux Etats-Unis, le drive-in a surtout été popularisé dans les années 70-80. À cette époque, c’était le lieu de rendez-vous priviligié des jeunes nord-américains issus de zones rurales ou de banlieues éloignées, avant de connaître un lent déclin avec l’arrivée du VHS puis de l’internet dans les foyers. En Europe, la formule n’aura jamais trouvé sa place, si ce n’est lors d’évènements ponctuels comme au Cinquantenaire dernièrement. Mais outre-Atlantique, le phénomène du drive-in semble trouver un second souffle.

Au Québec, cinq ciné-parcs sont encore en activité, dont trois dans la région de Montréal. D’après les statistiques de l’agence Cinéac, relayées par le Journal de Montréal, les recettes représentaient l’an dernier près de 3,4 millions de dollars, soit 4,81% des recettes totales du secteur au Québec. Un chiffre en légère hausse qui redonne le sourire à ces exploitants hors du commun. Et pour cause, les contraintes liées à la météo sont nombreuses et une séance se doit d’être projetée à la nuit tombée, ce qui réduit considérablement sa rentabilité journalière.

Qu’à cela ne tienne, les familles semblent avoir à nouveau adopté la convivialité de ces rendez-vous estivaux. En effet, il n’est aujourd’hui plus vraiment question d’être figé dans son habitacle. La voiture est devenue plus un moyen d’accès puisque les amateurs n’hésitent plus à sortir les chaises et les glacières pour profiter du spectacle en plein air. Une offre alléchante, bien moins onéreuses en famille qu’une sortie dans un cinéma traditionnel.

A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.