A Second Chance, mélodramatique et manichéen

a second chance poster

A Second Chance

de Susanne Bier

Drame, thriller

Avec Nikolaj Coster-Waldau, Nikolaj Lie Kaas, May Andersen, …

Sorti le 16 mars 2016

Après un long détour hollywoodien, Susanne Bier revient dans son Danemark natal pour un nouveau film dramatique. Entourée de comédiens nationaux talentueux, elle reprend le thème de la paternité pour accoucher d’un mélange de drame social et de thriller.

A Second chance suit la vie d’Andreas, jeune inspecteur qui vient de devenir récemment père. Il enchaîne boulot et vie de famille tout en s’occupant des crises et déboires de son collègue Simon qui vient de divorcer. Tout se passe presque idéalement dans une vie qui s’annonce parfaite. Un jour, les deux flics sont appelés suite à une dispute chez un couple de junkies : Tristan, un multi-récidiviste bien connu des services et Sanne, sa nouvelle copine de qui il a eu un enfant prénommé Sofus. Enfant qu’Andreas retrouve dans un placard couvert de ses excréments. Cette affaire va le chambouler sur sa propre position de père et la responsabilité qui en découle. Peu après, il se réveille et trouve son enfant, Alexander, mort et décide, pour apaiser sa femme en crise, d’échanger leur bébé avec celui de ce couple de junkies.

Rien qu’en parcourant le résumé de l’intrigue, on retrouve les penchants de Susanne Bier pour les récits mélodramatiques et sa manie de parfois pousser trop loin le larmoyant. Ce qu’elle arrive ici à pousser encore plus loin grâce à des images poignantes sur ce pauvre enfant délaissé. Aucun spectateur ne pourra retenir un «Ooohhh» de dégoût à la découverte de cet enfant délaissé. L’autre principal souci du film est le manichéisme des personnages. Malgré un retournement final qui change quelque peu la donne, tout est fait pour que le spectateur ait de l’empathie pour Andreas et de l’aversion pour Tristan.

Les ficelles sont, certes, grosses et faciles mais ce long métrage reste pourtant efficace et prenant. Mais ce qui demeure le gros point fort du film, c’est l’interprétation des deux protagonistes principaux : Nikolaj Coster-Waldau et Nikolaj Lie Kaas. Le premier arrive à faire oublier le «Jamie» de Game of Thrones tandis que le second réussit une performance intense à l’image de ses rôles dans les films d’Anders-Thomas Jensen (Les Bouchers verts, Adam’s Apple ou la future sortie Men & Chicken).

Au final, on est partagé entre un film au mélodramatisme et au manichéisme exacerbés et un récit qui prend aux tripes (peut-être dû au fait que cela touche à des enfants et que les scènes dramatiques les mettant en scène sont particulièrement réalistes) grâce à une interprétation intense des protagonistes principaux (et une mention pour la mannequin danoise May Andersen qui ne se montre pas à son avantage en incarnant la mère junkie).

A propos Loïc Smars 484 Articles
Fondateur et rédacteur en chef du Suricate Magazine

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