Titre : La psy
Auteur.ice.s : Freida McFadden
Edition : J’ai Lu
Date de parution : 16 avril 2025
Genre du livre : Roman
Après le succès de La femme de ménage, l’autrice de best-seller Freida McFadden explore les ficelles d’un nouveau métier. Psychologue. Au placard, les balais-brosses. Il est temps de sortir la méridienne. La femme de ménage voyait tout. La psy, elle, sait tout.
Qui n’a pas entendu parler du phénomène Freida McFadden ? Depuis l’envolée de sa saga phare La femme de ménage, l’autrice américaine peut se vanter d’avoir son nom partout. Sur les réseaux où les internautes chantent les louanges de ses livres capables de réconcilier les plus indifférents avec la littérature. Mais aussi dans la presse qui tente d’élucider le mystère de l’énorme succès de ces « romans de gare ».
Freida McFadden fait, sans mauvais jeu de mots, le ménage sur le marché du livre. Elle balaie la concurrence avec près de 2 millions d’exemplaires vendus en France rien que pour sa saga emblématique. Et pour ne rien enlever au prestige, l’autrice est prolifique. Avec plusieurs livres édités par an – ce qui en dit long sur son niveau d’exigence dans le domaine rédactionnel – elle bat le fer tant qu’il est chaud. En parallèle de la publication de son dernier roman intitulé La prof, les éditions J’ai Lu éditent au format poche La psy. Décidément, le domaine professionnel, c’est son créneau.
Mais qui est-elle ? De cette autrice américaine qui ne s’affiche jamais sans perruque et qui utilise un prête-nom pour signer ses best-sellers, on ne connaît que l’âge et le métier. Praticienne, spécialiste des lésions cérébrales, on pourrait penser que La psy est le livre qui se rapproche le plus de son domaine de compétence.
Tricia et Ethan cherchent la perle rare. Le bâti qui posera les fondations de leur future famille. En route pour une énième visite, les jeunes mariés se laissent surprendre par une tempête de neige qui les oblige à trouver refuge dans le bien qu’il s’apprêtait à découvrir. Mais à peine entrés, ils notent la présence d’une éventuelle troisième personne sur les lieux. Une troisième personne qui ne semble pas vouloir se montrer. Et pour corser un peu les choses, la demeure dans laquelle les amoureux ont battu en retraite n’est autre que l’ancien domicile d’Adrienne Hale, une psychologue et autrice à succès dont la disparition survenue il y a trois ans n’a toujours pas été élucidée.
Mais malgré l’inconfort de la situation, Tricia et Ethan n’ont pas le choix. La neige a recouvert tout espoir de fuite. Il n’y a pas de réseau et l’agente immobilier ne semble pas vouloir arriver. Tricia doit se rendre à l’évidence. Ils vont devoir passer la nuit dans cet endroit de cauchemar, nuit que la jeune femme rentabilise en découvrant la collection de cassettes qu’enregistrait Adrienne pendant ses séances, à l’insu de ses patients.
Si La psy était une œuvre audiovisuelle, elle se situerait à la croisée entre You et le téléfilm de l’après-midi dans lequel une jeune femme découvre le passé meurtrier de la nouvelle compagne de son père. L’écriture n’est pas particulièrement singulière. Nous n’assistons pas à la naissance du voix poétique. Freida Mcfadden alterne les points de vue, passant sans arrêt de celui de Tricia à celui d’Adrienne. Mais quelle que soit la narratrice, le ton est invariablement caustique. C’est comme si les deux femmes ne possédaient qu’une seule personnalité. Ou plutôt que Freida McFadden ne possédait qu’un seul registre langagier.
Mais si on ignore les faiblesses d’écriture du livre, des hasards un peu trop heureux et un dénouement partiellement bancal, La psy a quelques atouts pour convaincre. En fait, c’est même une proposition accrocheuse. À coup de cliffhangers, de révélations et de tension, l’autrice parvient à rendre son lecteur complètement dépendant du récit. C’est addictif. Endoctrinant. Si bien qu’il en devient presque vital de connaître la suite. Et c’est justement avec cette recette qu’elle enthousiasme tant son lectorat. Le retentissement des livres de Freida McFadden pose alors une question : Qu’est-ce qu’un bon livre ? Est-ce nécessairement une proposition littéraire originale dont les qualités poétiques sont reconnues par le milieu ? Ou est-ce que ça peut tout simplement aussi être un livre qui remplit bien sa mission de divertissement ? Un plaisir coupable.