Rodrigo y Gabriela présente « 9 Dead Alive »

Écouter un album de Rodrigo y Gabriela est toujours un plaisir particulier et le dernier en date du duo Mexicain, s’il déçoit un tantinet, s’inscrit dans la même lignée. A ce jour leur album éponyme reste un rare chef d’oeuvre, une perle aux mille et une merveilles; une vision originale parfaitement réalisée, sans une note de trop.

Rodrigo y Gabriela est le projet de deux guitaristes du même nom dont l’ambition est de jouer du Metal à la guitare classique. Du moins, c’est de là que l’idée est partie, et d’ailleurs on retrouve une reprise d’Orion de Metallica sur leur deuxième album.

Ça donne un genre très particulier: d’un côté, les structures Metal très carrées, taillées à la hache de boucher, la percussion qui vient appuyer le propos bien grassement, d’un autre coté, tout ça est joué sur deux guitares acoustiques sans effet, et c’est tout. Pas de voix, c’est la guitare solo qui s’exprime.

Le mélange est un son puissant, très propre et qui tape dur. La guitare rythmique effrénée emmène des mélodies d’enfer et se sert du caisson comme boîte de percussion pour donner une lourdeur et une force aux fugues virtuoses de la première guitare. La technique de haut niveau des deux membres est absolument nécessaire pour arriver à un résultat cohérent et ces deux la en ont à revendre.

9 Dead Alive, leur cinquième album studio diverge un peu des précédents dans le ressenti émotionnel des compositions. La plupart des morceaux sont joués sur un tempo effréné, mais d’autres, comme Megalopolis par exemple, rappellent un Flamenco plus traditionnel, des compositions plus nostalgiques, plus tristes, plus poignantes.

Leur envie évidente de renouveler leur son, d’élargir leur palette, de prendre un ton parfois plus philosophique, est tout à fait louable, même si cet album particulier manque d’un poil de réussite. Sur cet album la recherche du renouveau, difficile à réconcilier avec un style très défini, nuit au résultat final et c’est la magie indéfinissable qui est sacrifiée. Avec un peu de chance, leur prochain album résoudra ces petites inconsistances et la magie sera de retour.

L’album est excellent, facile d’accès tout en regorgeant de profondeur. Dès la première écoute, il est garanti de capturer votre attention, puis votre imagination, puis votre cœur, puis de sacrifier votre cœur encore chaud dans un rituel abominable pour réveiller Cthulhu, dieu du sang, du mal et des bouchons.

Vous êtes prévenus.

Morceaux sur 9 Dead Alive:

The Soundmaker

Megalopolis

Du même artiste:

Rodrigo y GabrielaRodrigo y Gabriela [2006]

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Paco de Lucia

A propos Jan Kazimirowski 36 Articles
Journaliste du Suricate Magazine

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