Olivier de Benoist : « Un con est drôle, un macho ne l’est pas ! »

Alors qu’il égratignait les femmes dans son précédent spectacle, Très très haut débit, Olivier de Benoist a retourné sa veste et a décidé de les défendre dans Fournisseur d’excès.

Rencontre avec un homme à la notoriété ascendante qui, malgré le succès, n’a pas perdu de son humilité et de sa gentillesse.

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Du 8 au 10 avril, vous reviendrez en Belgique avec votre spectacle intitulé Fournisseur d’excès. Les toutes dernières dates dans notre pays avec ce spectacle…

Tout à fait. Je suis déjà venu le présenter l’an dernier en faisant la tournée des grands-ducs, c’est-à-dire le Cirque Royal, le Forum de Liège et le Wex de Marche-en-Famenne.

Les salles étaient pleines et je m’étais beaucoup amusé, c’est pourquoi je suis de retour en Belgique.

Je suis bien ici en fait.

Vous sentez-vous plus proche du public qu’en France ou même qu’à Paris ?

Il y a quelque chose de particulier en Belgique. Je pense que les gens sont davantage disposés à se marrer, ils sont chaleureux. Il y règne une sorte de convivialité, une bonne ambiance.

Dans votre premier spectacle, très très haut débit, vous vous attaquiez gentiment à la gent féminine. Dans Fournisseur d’excès, vous faites exactement l’inverse, vous la défendez…

Exactement, je suis un repenti. Un peu comme les mafieux qui collaborent avec les autorités. Moi, j’ai décidé de collaborer avec les autorités féminines. (Rires)

Je trouvais cela amusant d’inverser les choses. Au lieu de défendre les hommes, je défends les femmes, mais c’est la même mauvaise fois.

Maintenant, comme je défends les femmes, le spectacle est plus long car il y a énormément de travail. J’explique même dans mon spectacle que depuis la mort de Jacques Vergès, je suis le seul avocat capable de défendre les causes perdues.

Avez-vous beaucoup de femmes dans votre public et comment réagissent-elles ?

Oui, j’ai beaucoup de femmes dans mon public, car cela les fait marrer d’avoir un type sur scène qui les chahute mais toujours avec un deuxième degré.

Pensez-vous que les spectateurs soient masochistes ?

Non (rires). Parce que mon personnage est un con, et c’est de cela dont ils rigolent.

Est-ce que votre personnage est un macho ?

Non. Si quelqu’un me dit qu’il est macho, c’est que cela n’a pas fonctionné. Je préfère que les gens disent : «Quel con ce gars !». Un con est drôle, un macho ne l’est pas.

Justement, est-ce difficile d’écrire un spectacle sexiste sans devenir un macho ?

Non. D’ailleurs, mon auteur a trouvé le titre idéal pour ce spectacle qui est Fournisseur d’excès. Cela veut dire que l’on est tellement dans la caricature qu’il est impossible de dire que c’est du machisme, on est au-delà.

Ce qui frappe dans vos sketchs, c’est l’absence de politique, de dénonciation. Est-ce cela qui vous démarque ?

Je ne suis pas un polémiste. Je veux juste faire marrer.

Maintenant, il est vrai que certains humoristes ont le talent de faire passer des messages politiques ou autres, mais personnellement, ce n’est pas mon truc.

L’humour est quelque chose de spontané et d’irrationnel. Il ne faut pas aller chercher trop loin.

Le grand public vous a surtout connu grâce à l’émission de Laurent Ruquier, On n’demande qu’à en rire (ONDAR). Si tout cela est derrière vous, arrivez-vous aujourd’hui à enlever cette étiquette qui vous a incontestablement collé à la peau ?

Alors premièrement, j’ai été ravi de faire cette émission. J’aurais fait «Les princes de l’amour», «L’amour est aveugle» ou encore une émission porno, j’aurais effectivement eu du mal à l’assumer.

On n’demande qu’à en rire est une belle émission avec un animateur génial. Elle nous a permis d’apprendre, de faire nos premiers pas en télé. D’ailleurs, on aurait pu l’appeler «La classe».

Après, il faut s’envoler et concrétiser – ou pas – en allant chez d’autres, comme Drucker pour moi.

Aujourd’hui, je pense avoir confirmé. Les gens ne me collent plus cette étiquette mais plutôt celle d’un humoriste de la nouvelle génération, grand public et populaire.

Mais il est vrai qu’il n’est pas toujours facile de se détacher d’une émission de télé-crochet. On a également pu le voir avec Jenifer ou Nolwenn Leroy dans la Star Academy. Elles ont mis énormément de temps à s’en décrocher. Pour cela, il a fallu surprendre, en trouvant sa légitimité ailleurs que là où on a été créé.

Vous l’avez dit, vous avez appris de vos passages dans ONDAR. Peut-on en voir les fruits dans votre spectacle ? Des sketchs qui ont bien fonctionné par exemple ?

Oui, bien sûr. Quand on a des vannes qui ont très bien fonctionné, il serait dommage de ne pas les récupérer et donc, on les replace.


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A propos Matthieu Matthys 919 Articles
Directeur de publication - responsable cinéma et littérature du Suricate Magazine.

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