« Un système d’une beauté aveuglante », entre rires et larmes

Titre : Un système d’une beauté aveuglante
Autrice : Amanda Svensson
Editions : Gaïa
Date de parution : 21 avril 2021
Genre : Roman

Jeune autrice plusieurs fois nominée pour ses romans, dont Bienvenue dans ce monde, paru chez Actes Sud, Amanda Svensson nous livre avec Un système d’une beauté aveuglante une très belle histoire chorale qui nous parle de triplés, de liens du sang autant que de lien du cœur.

Lund, Suède, octobre 1989. La naissance des triplés, Sebastian, Clara et Matilda, est entourée d’un mystère. Un mystère vite éclipsé par la joie de leur venue au monde… et l’aveu de l’infidélité de leur père. Vingt-cinq ans plus tard, quand ce dernier disparaît dans des circonstances non moins troubles, ses enfants sont loin de se douter qu’il laisse derrière lui un terrible secret dont la révélation va venir tout bousculer.

Un système d’une beauté aveuglante est écrit comme un récit à trois branches qui s’éloignent puis s’entremêlent pour finalement fusionner pour la conclusion finale. Chaque arc scénaristique présente des caractéristiques communes – interrogations sur fond de crise existentielle et familiale – tout en apportant au récit global ses réflexions propres. Ainsi, en fonction de ses sensibilités, le lecteur appréciera sans doute plus l’un ou l’autre arc scénaristique, même si ceux-ci ne forment qu’un tout en fin de compte.

Dans ce très long récit, Amanda Svensson joue avec toute la palette des sentiments, du rire face aux personnages étranges et aux histoires loufoques vécues par Sebastian à l’institut de neurologie, à la tristesse face au constat alarmiste que l’on doit tirer face à l’état de notre planète, en passant par l’empathie, la curiosité et bien d’autres encore.

Si certains seront déçus par le manque de révélation fracassante dans le final, Un système d’une beauté aveuglante reste néanmoins une œuvre agréable à lire, fort bien construite, qui joue sur les grandes peurs de notre époque pour nous mettre en garde mais parfois aussi sur un ton plus espiègle, pour s’en moquer. Une œuvre rafraîchissante qui plaira à un large public.